Les Créatives : la séléction d’EPIC

©Les Créatives

Du 15 au 26 novembre, le festival des Créatives revient avec une programmation toujours aussi engagée, qui prône le féminisme d’aujourd’hui et de demain. Des événements en tout genre qui visent à mettre à l’honneur un féminisme intersectionnel et inclusif, en invitant un panel vibrant d’artistes de tous horizons. Comédienne·x·s, performeuse·x·s, chanteuse·x·s, photographes, humoristes, écrivaine·x·s, militante·x·s, réalisatrice·x·s ou encore DJs seront présente·x·s pour susciter notre réflexion et pour nous animer au fil de ces douze jours. Epic vous offre une sélection de quatre évènements à ne pas rater !

Madjo

Le 18 novembre, Madjo donnera un concert au Chat Noir, l’occasion de découvrir son nouvel album: Rebellion et son univers sensible qu’on devine issu d’un monde intérieur riche et vivant.  

L’artiste nous livre dans son dernier album une explosion des cultures. C’est ainsi qu’elle définit son style, comme un « grand écart du nord au sud », un caractère solaire qui lui vient du Sénégal couplé à des inspirations rock alternatives ou encore de la scène indé canadienne. Le tout est ancré par une voix profondément enivrante.

Avec un nouveau titre comme Women, Madjo choisit d’écrire sur les femmes, comme un hommage, et s’inclut dans l’univers des Créatives dans son désir de mettre les femmes sur le devant de la scène ! 

©Emma Picq

Amour sous contrat

Les 22 et 23 novembre, Jeanne Spaeter proposera sa performance : Amour sous contrat.

Il y a deux ans, la performeuse Jeanne Spaeter entreprend une démarche singulière et radicale : vivre une relation amoureuse avec un inconnu pendant un an. Cette relation, régie par un contrat de 14 clauses, stipule toutes les règles à suivre, par exemple le nombre de rapports sexuels par mois, le fait de se tenir la main dans la rue, de se dire « je t’aime » au bout de 6 mois… Cette relation performative est documentée en détails à la façon d’un carnet de bord sur le compte instagram relation_amoureuse_de_qualité.

De longue durée et de longue haleine, cette initiative choisit de voir nos relations sentimentales par le prisme de l’entreprenariat, à la manière d’un rapport professionnel. Une analyse marketing a même été entreprise auprès de ses ex pour optimiser tous les aspects de la relation. Par ailleurs, cette proposition tend à casser l’idée du « sacro-saint de l’amour » explique Jeanne. En effet, « sous couvert d’une image rose, fougueuse et irrationnelle, l’amour suit des scriptes et des normes très spécifiques, souvent pas conscientisés », déclare Jeanne.

Après de longues heures plongée dans les archives de cette aventure, Jeanne nous livre une proposition scénique, qui durera non pas une année, mais 2 heures cette fois. À travers une sorte de conférence-performance unique, le public s’impliquera dans l’évolution de la performance et la direction que prend celle-ci. On plonge à la fois dans l’intime et le contractuel en épluchant ce rapport amoureux qui, ayant l’air inhabituel et particulier, est peut-être tout à fait banal et commun. La performance se construit à travers des extraits du contrat, des échanges de messages, des objets, des journaux intimes et des vidéos. Une manière originale et critique de mettre en perspective nos rapports amoureux.

© Yoshiko Kusano

Au bout du couloir, la mer

Du 21 au 25 novembre, c’est au théâtre de Saint Gervais que nous pourrons découvrir Au bout du couloir, la mer, une pièce pluridisciplinaire signée Karelle Ménine

Basée sur l’histoire vraie d’une correspondance avec un détenu américain condamné à mort, la pièce naît de « la volonté de répondre à la barbarie par la poésie », comme nous l’explique la metteuse en scène. La condamnation à mort devient le prétexte à un questionnement, elle mène à s’interroger sur nos rapports à la vie et à la mort. Que dire à quelqu’un qui s’en va ? Quel sera le premier et le dernier mot ? La question engendre une tension qui traverse les trois actes. Les interprètes s’efforceront d’y répondre en passant par trois moments de la vie d’un être : la liberté et l’inventivité de l’enfance, l’âge adulte et son enfermement au sens propre ou figuré, et, enfin, la libération en se reconnectant au vivant. 

Karelle Ménine nous livre un monologue qui promet d’être poignant, porté par Mélina Martin. Par ailleurs, elle insiste sur le travail collaboratif de cette création. En s’associant à la comédienne Mélina Martin, la danseuse et chorégraphe Marthe Krumenacher et la musicienne Viva Sanchez, elle fait part d’une volonté de se servir de la pluridisciplinarité pour étayer son propos. Elle parle d’une « co-intelligence » qui s’ancre dans un langage commun, axé autour de la question initiale. Quant à la scénographie, elle sera amenée par la collaboration avec Jonathan O’Hear à la création lumières. 

Nous pouvons d’ores et déjà nous réjouir de découvrir le travail pointu de ces artistes au théâtre de Saint Gervais. 

© Karelle Ménine

Escape game féministe

Epic se penche sur un événement surprenant qui rencontre déjà un grand succès: l’escape game féministe. Projet conçu par l’association F-Information, il a vu le jour une première fois en 2021. Le concept est repris aujourd’hui dans le cadre de la campagne du 25 novembre contre les violences sexistes et sexuelles en proposant une soixantaine de sessions pendant plus de trois semaines.
Outil de sensibilisation, cette activité, à la fois ludique et didactique permet de découvrir et redécouvrir certaines figures de la lutte féministe à travers l’Histoire. Comme nous le rappelle très justement Anne-Céline Machet, la directrice de la Fondation Maison des Femmes, « on apprend mieux en jouant ». Allier féminisme et jeu, un mélange inhabituel qui donne envie. Accessible dès 12 ans, cette expérience a vocation à être vécue par tous les publics, des plus jeunes au moins jeunes.
Dans un univers dystopique, on collabore pour résoudre l’énigme de l’égalité. Nombreuse·x·s sont celleux à sonner à la porte quand il s’agit de renverser la Patrie Arca. En effet, l’excitation est palpable quant à la découverte de la recette magique…

Difficile de parler de ce projet sans parler du lieu dans lequel il se déploie. Il s’agit d’un nouveau lieu féministe en plein cœur de Plainpalais. Un projet ambitieux, rêvé déjà depuis 10 ans, qui se concrétise et ouvrira ses portes pleinement en 2026.
Le bâtiment, appelé La Collective, va rassembler de nombreuses associations féministes genevoises pour créer un lieu d’échanges, de rencontres et d’aide pour les femmes et les minorités de genre. On pourra également y trouver une garderie, des logements, un espace santé, un café-restaurant, une bibliothèque, un espace d’exposition. Cette sorte d’utopie féministe sur 3’500 m2 semble déjà susciter un engouement.

Suivez toutes les informations pratiques de l’escape game ici et l’évolution du projet sur le site de La Collective.

© agence Alveo

N’attendez pas pour réserver vos places et faire vivre le festival des Créatives par votre présence !

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