OBEN, rap équipé

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Avec une musique aux sonorités mélancoliques et planantes, OBEN, accompagné du beatmaker dyd, amènent le rap genevois au sommet. Après deux EP, les deux artistes qui sont aussi frères préparent la sortie d’un nouveau single.

Ce rap, il faut le mettre dans ses écouteurs en parcourant la ville sous la pluie. C’est un peu ce qu’OBEN aime faire, à travers les différents quartiers genevois. Dans ses textes, il ride sa ville, mais cultive aussi son obsession du temps qui passe, en décrivant sa vie et celle de ceux qui l’entourent. Grand amoureux des rimes, le Genevois a commencé il y a sept ans, d’abord discrètement. C’est seulement avec l’artiste TRI, sous le pseudo kr36, qu’il sort ses premiers freestyles. OBEN s’accompagne des instrus composées par le producteur et beatmaker dyd.

Ce dernier s’est installé un studio dans sa chambre où il s’occupe de tout, de l’élaboration des instrus au mastering de l’album en passant par l’enregistrement. Ensemble, OBEN et dyd se disent complémentaires, se poussant l’un l’autre à grandir dans le rap et à s’améliorer au fil des morceaux. « On a toujours collaboré ensemble, mais le voyage que l’on a fait ensemble en Amérique du Sud il y a quatre ans nous a vraiment rapprochés ». OBEN et dyd sortent un premier projet en 2019, intitulé A L’aube.

Un « crash test » comme le rappeur aime l’appeler, qui se rappelle avoir choisi une photo de lui de dos qu’il a teintée en noir et blanc en guise de pochette. Un visuel sobre et épuré, à l’image de la musique du projet, brut de décoffrage. « J’accorde énormément d’importance au texte, je préfère d’ailleurs davantage écrire que rapper », confie celui qui manie pourtant son flow avec une aisance impressionnante. OBEN fait ses preuves sur un rap un brin oldschool et conscient, centré sur la thématique d’un jeune homme qui fait face au temps qui passe. Mais l’artiste de 24 ans sait aussi s’attaquer à des instrus plus énergiques.

En 2020, le duo propose d’abord un single Bloc qui contraste avec la douceur de ce qui a été sorti précédemment. On y entend un rappeur énervé, qui montre l’étendue de sa technique et de sa polyvalence. OBEN commence à enchaîner les concerts quand le Covid est arrivé et a tout stoppé net. Mais le duo continue à travailler en studio. En novembre, le duo organise les retrouvailles un an après leur premier projet.

Une suite plus aboutie avec six titres, prénommée Par Habitude, toujours réalisée presque exclusivement par les deux frères. Seule la photographe Kalash et les vidéastes de Watching Vision ont participé à l’élaboration de l’identité visuelle. « On aimerait aller encore plus loin par la suite, notamment avec des clips plus cinématographiques, mais pour ça il faut les moyens… » poursuit OBEN, rêveur mais déterminé. « Pour la suite on compte se concentrer sur des singles ». Pour cette nouvelle étape, le Genevois souhaiterait également explorer d’autres horizons du rap et multiplier les instrus différentes, « mais en restant fidèles à nous-mêmes. » Le défi est lancé.

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