Veeqz, l’osmose du rap conscient et de la trap

Un nouveau talent du rap game genevois s’est démarqué avec la sortie de son premier projet en mars 2020. Veeqz illustre la palette de possibilités qu’offre le rap francophone, et se dirige vers un mélange hybride des genres.

Du boom bap à la trap, et de la trap au boom bap. Quelle idée de vouloir retourner aux origines d’un rap plus conscient et plus introspectif à 21 ans ? Veeqz s’est embarqué dans un retour aux sources alors qu’il ne vient que de débuter dans le rap game en solo ! Le 31 mars 2020, le jeune rappeur a lancé son premier projet, fier de l’expérience qu’il a acquise en faisant partie de plusieurs collectifs. « Avec cette mixtape j’ai voulu me recentrer sur moi-même et faire mes propres armes », affirme-t-il. Le jeune artiste s’est donné trois mois pour que tout soit prêt, de l’écriture des textes à la communication, en passant pour le mastering.

Il en est sorti Ctrl+V, un condensé de tout ce que Veeqz aime dans le rap, mais aussi une preuve de ce dont il est capable dans des registres sensiblement différents. « L’album ne raconte pas d’histoire, si ce n’est que je suis touche-à-tout », précise-t-il. On peut alors écouter Hunter, une track qu’il qualifie de « violente », et qui contraste avec la douceur de certains titres comme Addict. « J’aime les styles de prod un peu trash, mais ce qui me touche le plus c’est le mélancolique, le conscient ».

L’artiste souhaite se construire une marque de fabrique authentique et contemplative, tout en faisant passer un message fort. « Ca ne me ressemble pas de faire du rap à la Koba la D, cela dit je voudrais quand même rester dans un style plutôt trap », précise celui qui se prénomme Franck Nguyen dans la vraie vie.

Un background musical classique

À l’aube de sa vingtaine, l’artiste possède déjà un bagage musical conséquent. Entre sa formation classique au conservatoire, à coups de cours de solfège et de l’apprentissage de la guitare, Veeqz  a affiné son oreille musicale au fil du temps. Ainsi, il garde dans son héritage des artistes des années septante comme le soulman James Brown ou le groupe rock Creedence Clearwater Revival. Du rap, il se rappelle surtout des paroliers de son adolescence qui sont devenus ses idoles : Booba, Kerry James, mais aussi la rappeuse Kenny Arkana. « Ils m’ont donné envie de faire de la musique comme eux, mais aussi de m’inspirer de leurs performances scéniques ». C’est à 12 ans que le jeune artiste se lance dans le vif du sujet, en participant à des ateliers d’écriture dans une maison de quartier tous les mercredis après-midi. « On était que deux à participer à cet atelier d’écriture, mais on a vraiment appris les bases avant de pouvoir s’enregistrer », se rappelle le parolier. 

Arpenter Genève pour trouver l’artiste

Après quelques vidéos YouTube et surtout des freestyles improvisés sur Facebook, Veeqz monte le groupe FPLF. Avec ce dernier, il co-organise notamment le concert du groupe prometteur L’ordre du Périph à la Villa Tacchinni en décembre 2018, l’occasion d’attirer un public de taille pour assister à la première partie assurée par son crew FPLF. « Je participais régulièrement à des open mic et j’ai même eu l’occasion de jouer à Madagascar devant plus de 1000 personnes, mais cette scène a vraiment été signifiante pour mon évolution scénique », précise le rappeur. Fort de son investissement au sein de son crew, Veeqz a pourtant fait le choix de poursuivre son chemin artistique seul. « Les choses ont changé pour moi, que ce soit dans l’écriture de mes textes ou dans le management de ma musique », explique-t-il. Celui qui habite désormais aux Charmilles s’est vu transformé par son déménagement à la gare, lui qui a grandit à Bernex. « Ca a forcément transformé ma manière de voir les choses, ce côté très urbain avec les bruits des sirènes, par exemple », poursuit-il. 

Depuis, il a commencé sa formation à la SAE en tant qu’ingénieur son, et rêve de multiplier ses facettes en montant son propre label. En attendant, il peaufine son image professionnelle en se faisant aider par quelques proches.« C’est ma copine qui prend les photos, et mon ami Théo Soudan qui m’enregistre, sinon je fais quasiment tout tout seul »., ajoute l’autodidacte. Et lorsqu’on l’interroge de la suite, Veeqz dit vouloir poursuivre sa démarche « faite-maison ». D’ailleurs, l’écriture d’un deuxième album est en marche !

Écoute Veeqz sur link.tree !

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