Pionnière en matière de vintage à Genève, Teresa Fini a créé la marque et boutique Purple and Gold Rain. Elle propose ses pièces à vendre dans les marchés de créateurs ou sur Asos Marketplace.
Si elle n’est pas en train de flâner au marché de Plainpalais, son quartier de prédilection, c’est aux Grottes qu’elle se trouve. D’ailleurs, c’est là-bas qu’on la rencontre, sur la terrasse de Saveurs et Couleurs. Autour d’un thé à la menthe, Teresa Fini raconte l’histoire de Purple and Gold Rain, la marque qu’elle a créé il y a de cela huit ans déjà. « J’ai toujours été passionnée de mode, en chinant à gauche à droite. Petite, déjà, j’allais aux puces », se rappelle la trentenaire qui suit les traces de sa mère à la garde-robe bien garnie. A force de ramener des trouvailles des marchés, de Suisse romande ou de l’étranger, Teresa se dit : mais pourquoi ne pas commencer à les revendre ?

Monter une boutique vintage, mode d’emploi
2012, c’est l’essor de la création des pages Facebook où l’on peut faire du troc, vendre ses vêtements et échanger avec les autres adeptes de la région. C’est là que Purple and Gold Rain naît sur les réseaux sociaux, alors que Genève est assez timide au niveau des habits de seconde main. « Il y avait la boutique de la Croix-Rouge, de l’Armée du Salut et d’Emmaus, mais pas grand chose d’autre… », et cela, Teresa le déplore. Elle s’inspire alors de ses voyages à New York et de son Erasmus à Montréal pour tenter de créer une vague vintage à Genève.
« J’ai su qu’il y avait quelque chose à faire ici car les gens me demandaient où je trouvais mes pièces », explique la créatrice de la marque. Si elle commence à vendre grâce au bouche-à-oreille, la passionnée s’inscrit très vite aux évènements comme le marché sans puces à Genève, qui lui permettent de se créer un réseau aussi bien au niveau des créateurs que des amateurs de vintage. Elle passe alors parfois jusqu’à 2 jours par mois à vendre ses pièces, alors qu’elle est encore étudiante en bachelor. « J’ai aussi profité de mon année sabbatique pour développer le projet, car c’est prenant. C’est là que j’ai pu monter mon dossier pour Asos ».
Viser la vente internationale
Au-delà de la vente en main propre, Teresa a développé son site web et a surtout commencé à envoyer ses trouvailles aux quatre coins du monde grâce à la vente en ligne. Elle a été sélectionnée il y a cinq ans pour pouvoir proposer sa marque sur Asos Marketplace, la boutique vintage du géant du textile qui cherche à découvrir de jeunes talents et créateur·trice·x·s. « C’est une très belle vitrine pour faire rayonner une marque genevoise », se réjouit-elle.

Comment Teresa procède-t-elle pour trouver ses pépites vestimentaires ? « Je passe énormément de temps à chercher ! C’est aléatoire, on ne peut pas prévoir une trouvaille. C’est comme quand tu cherches un trésor, tu sais que tu vas sûrement en trouver un mais tu ne sais pas quand ni où ». Chineuse avérée, Teresa mise sur des pièces de bonne, voire de haute qualité qui se démarquent des friperies classiques. « J’essaie de me débarrasser de l’aspect poussiéreux et démodé du seconde main, car c’est parfois cela qui repousse les gens ! » Teresa est déterminée à donner un coup de jeune à des pièces qui se situent entre les années 1990 et 2000. Elle les lave, les répare et les remet à neuf elle-même, mais aussi avec l’aide de cordonniers à Genève pour les sacs en cuir et d’un pressing écologique pour les manteaux et autres trench coats.
L’éthique de la fripe
Teresa est très attachée à l’aspect écologique de l’art de la fripe, et elle-même revendique la seconde main dans son style de tous les jours. « Je porte environ 70% de seconde main, je dirais, et je vois aussi que, désormais, de plus en plus de jeunes partagent la même vision », explique-t-elle. « C’est important de montrer qu’il se passe aussi des choses à Genève au niveau de la mode ! ». Pour ce faire, Teresa collabore depuis ses débuts avec des photographes et modèles qui étudient entre autres à la HEAD ou à l’ECAL. Elle a également travaillé sur la partie stylisme de plusieurs clips et shooting photos de musiciens, comme les rappeurs de la SuperWak Clique ou Danitsa.
Alors qu’elle compte bien continuer à réapprovisionner son stock de vêtements, la passionnée rêve aussi de peut-être un jour ouvrir sa propre boutique vintage sur la rive droite. Alors, à quand une enseigne Purple and Gold Rain ?