À travers une exposition itinérante et des podcasts, l’équipe du Collectif Migrations Sonores espère rendre vivantes et accessibles les archives sonores du MEG. EPIC décrypte le projet TOPOPHONIK, qui investit Genève et ses alentours jusqu’à la fin du mois d’octobre.
En imaginant le concept de TOPOPHONIK, Fulvia Torricelli et Alba Gomez Ramirez, ethnomusicologues membres du Collectif Migrations Sonores avaient un objectif : redonner vie aux 20’000 heures d’archives internationales de musique populaire conservées au MEG. Ce fond d’archives sonores, créé en 1944 par le musicologue roumain Constantin Brăiloiu, représente pour le collectif une véritable richesse à faire découvrir aux Genevois·e·s.
Pour cela, Alba et Fulvia ont créé un projet innovant, basé sur deux axes : une exposition sonore et participative itinérante et la diffusion de podcasts permettant aux Genevois·e·s de s’exprimer. Pour le Collectif Migrations Sonores, au-delà de la valorisation des enregistrements musicaux conservés au MEG, c’est bien la participation des Genevois·e·s que l’équipe du collectif souhaite mettre en avant : « Nous avons imaginé TOPOHONIK dans une double perspective : valoriser les musiques issues des archives, en les sortant du musée pour les rendre accessibles à toutes et tous mais aussi exploiter le côté multiculturel de Genève en nous appuyant sur les habitant·e·s et leurs multiples identités liées à la migration afin de contextualiser les sons. Avec ce projet, nous avions vraiment envie de valoriser les habitant·e·s avec une histoire ou une identité migratoire. »
Fortes de ce principe, Alba Gomez Ramirez et Fulvia Torricelli ont donc conçu TOPOHONIK en deux dimensions. Tout d’abord, la création et diffusion de podcasts, dans lesquels les deux ethnomusicologues échangent avec des Genevois·e·s possédant un fort lien avec la musique. Ces podcasts visent à contextualiser, grâce aux vécus et savoirs concrets des intervenant·e·s, les sons issus des archives. Musiques, migrations, et histoires orales sont les thématiques récurrentes de ces épisodes, qui se concentrent à chaque fois sur une région géographique précise.
En parallèle se déroule l’exposition itinérante à travers 18 quartiers de Genève et cinq communes de l’agglomération genevoise, organisée en collaboration avec les maisons de quartier et associations locales. Durant cette exposition, les participant·e·s sont invité·e·s à écouter de manière autonome les archives via des boîtes à musique conçues spécialement pour l’occasion. Suite à cette écoute, un phonomaton est à disposition afin de permettre aux habitant·e·s d’enregistrer leur ressenti sur l’écoute, de raconter leurs parcours de vie en lien avec le son entendu ou encore de le compléter en jouant ou chantant. Alba et Fulvia espèrent ainsi contextualiser de manière plus vivante les sons conservés traditionnellement au MEG, tout en créant de nouvelles archives sonores. « L’idée de l’exposition est arrivée après les podcasts. Nous voulions trouver un moyen de faire apprécier différemment les musiques et de permettre aux habitant·e·s des lieux où nous nous déplaçons de réellement se les approprier en s’appuyant sur des connaissances et expériences plus personnelles, ceci afin de créer des ancrages pour aborder ces archives de manières plus concrète », expliquent les deux membres du Collectif. En plus de ces écoutes et enregistrements, TOPOPHONIK propose également de participer à des ateliers autour de la fabrication d’instruments et d’assister à des concerts. Des évènements spécifiques sont aussi prévus à l’occasion de la Fête de la Musique, au MEG et au Parc de la Grange.
L’exposition se déroule du mercredi au dimanche, la liste des lieux dans laquelle elle se déplace est disponible ici.
Les trois premiers épisodes du podcast sont à retrouver sur le site de TOPOPHONIK, le prochain sera disponible dès ce soir.
Plus d’informations sur le projet sur le site de TOPOPHONIK, leur Facebook ou leur Instagram.