Rencontre avec Black Space, le producteur de techno stellar 100% genevois

Passionné de vélo et de techno stellar, Alvin a.k.a Black Space nous emmène en voyage dans l’espace avec son nouvel EP intitulé Lipon.

Black Space, qui es-tu ?

Je m’appelle Alvin, je suis à l’UNIGE en Sciences Économiques. La musique est ma passion, c’est venu quand j’avais 15, 16 ans, je n’ai jamais joué d’un instrument mais je voyais les vidéos des premiers gars qui mixaient sur YouTube et j’avais envie de faire la même chose ! J’ai acheté mes premières platines, celles que tu branches sur un ordinateur. Petit à petit je jouais dans des fêtes, puis des gens que je ne connaissais pas me demandaient de mixer pour eux. Ça c’était de mes 15 à 17 ans environ. Je me disais toujours que c’était dommage de passer des musiques qui n’étaient pas les miennes. Du coup je me suis lancé dans ma propre prod. J’ai acheté mon premier logiciel – en vrai je l’ai d’abord piraté mais ça bugait trop alors je l’ai acheté (rires).

Comment t’es-tu lancé dans la musique ?

J’ai d’abord été influencé par tout ce qui était Dubstep, Drum and Bass. C’était à l’époque de Skrillex, mais moi j’ai beaucoup aimé Seven Lions c’était plus mélodique et plus chill. J’ai donc fait de la Dubstep à mes débuts mais après j’ai fait une pause. Quand j’ai repris je me suis lancé dans la Deep House, quelque chose de plus dansant parce que je me suis rendu compte que la Dubstep me plaisait moins et que j’avais essayé de suivre la mode. Ce qui me parle c’est plutôt les mélodies lentes, mélodiques. Avec un pote du collège, Yann Menge, on a commencé à bosser ensemble, je faisais les instrus et lui il chantait. Les paroles se faisaient surtout sur le moment, c’était marrant car la majorité du temps il chantait en impro. La première prise était toujours la meilleure !

Pourquoi avoir fait une pause à un moment donné ?

J’étais coincé dans un seul style de musique et j’avais cette impression de ne pas pouvoir créer des sons particuliers. Ça m’énervait. J’étais dans la Tropical House. Ça marchait assez bien, ça plaisait aux gens sur SoundCloud. J’ai même eu un remix qui a eu 900 000 vues mais après il a été supprimé. Pendant 2 ans et demi du coup je ne sortais plus rien sur SoundCloud mais je produisais chez moi. Je voulais quelque chose de plus abouti. J’ai cherché de nouvelles influences. J’ai en fait énormément produit pendant cette période mais je n’ai rien sorti parce que je n’étais jamais totalement satisfait. Au bout d’un certain temps je me sentais prêt et j’ai sorti mon EP, il y a environ un mois. Ce projet me représente vraiment plus que les anciens sons musicalement parlant.

Parle-nous un peu plus de ton EP…

Il y a 4 chansons. Ça va de la plus mélodique à la moins mélodique. La plus voyageante est la première. Elles ont tout un même thème, c’est une atmosphère planante mélangée à une rythmique techno. Lipon, est plus techno mais elle est en deux parties. Ce qui s’est passé c’est que j’ai perdu la moitié de la chanson pendant que je travaillais dessus. Ce qui me restait était un truc tout simple qui m’a inspiré et a donné Lipon Stellar Edition. C’est ma préférée. Andromelda, la dernière est un peu plus « violente » que les autres. L’EP raconte un voyage dans l’espace. On visite chaque coin de l’espace et on finit sur la galaxie Andromelda. Après, Lipon, c’est juste un nom que j’aimais bien, il me fait penser à un matériau qui n’existe pas. En bref tous ces noms sont reliés à des choses qui sont extérieures à la Terre. L’espace, c’est un endroit qui regorge de plein de choses qu’on ne connait pas et ça m’inspire beaucoup… Comme la musique, c’est infini, il y a toujours de nouvelles sonorités à découvrir.

Quelles influences pour toi ?

Kiasmos qui étaient passés à l’Electron. Ils faisaient du live et j’ai vraiment eu des frissons pendant le concert. C’était une découverte sur le moment et j’ai été bluffé. Un mélange entre la techno et la musique de films, c’était assez planant. Ensuite Stephan Bodzin. J’appelle ça de la techno « stellar ». Ce qui me plait c’est le côté atmosphérique mélangé à la techno. Après il y a d’autres artistes que j’ai toujours aimé comme M83 surtout en musique de films. Et après bien sûr Hans Zimmer. J’essaye de faire pareil qu’eux.

En dehors de la musique j’adore l’espace et je suis très inspiré par tout ce qui est mélancolique. C’est ça que je reproche à mes anciennes chansons c’est qu’elles étaient un poil trop joyeuses (rires).

Ton endroit fétiche à Genève ?

Honnêtement l’Usine. C’est là bas que tu as le plus de choix. C’est le premier endroit où je suis sorti et j’aimerais vraiment mixer là-bas ! J’ai découvert beaucoup d’artistes grâce à eux. J’aime bien La Gravière mais la prog est trop répétitive.

Faire de la musique à Genève, c’est facile ?

Certains styles ne marchent pas partout mais ici les gens sont assez ouverts et tu peux leur faire découvrir des styles. La techno stellar par exemple, les gens ne connaissent pas forcément mais une fois qu’ils écoutent ils aiment assez facilement. Moi ce que je fais c’est que je présente mes chansons comme un mélange de techno et d’autre chose. Parfois le style techno pur et dur rebute. Franchement il faut faire écouter aux gens, j’utilise beaucoup internet pour ça.

Des projets pour la suite ?

Je vais prendre une année sabbatique et apprendre un instrument ! J’aimerais faire du piano. Et après j’aimerais sortir un album de 10 chansons cette fois qui raconte une vraie histoire. Donc continuer à produire et pourquoi pas jouer tout ça en live avec un vrai synthé.

Des sons à nous conseiller ?

Sûrement ma chanson préférée: Outro de M83. L’album Godess de Chrome Sparks, vraiment toutes les chansons. Wir de Stephan Bodzin. Et ensuite Kate de Arty.

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