Soirée de soutien d’Atlas du Quotidien

Samedi 13 avril, la plateforme de médiation culturelle et sociale Atlas du Quotidien organise une soirée de soutien à Foound. La programmation mêle performances musicales et dévoilement de la vidéo de la campagne de crowdfunding.

Créée en 2017 par trois étudiantes en ethnologie, l’association Atlas du Quotidien a pour vocation de diffuser les savoirs et les outils de l’anthropologie. Elle cherche à promouvoir ceux-ci au sein de la sphère publique, notamment à travers la création d’un festival à Genève. Le but est des plus louables: dans la ville natale de Rousseau, dont la lecture inspira Claude Lévi-Strauss, l’un des anthropologues les plus illustres du siècle passé, la place réservée à l’ethnologie est pour le moins ténue. La discipline ne s’enseigne guère à l’Université, tandis que son rayonnement dans l’espace public est resté lettre morte à ce jour.

Cet état de fait a ceci de regrettable qu’il n’honore pas les potentialités multiples de l’anthropologie, que l’on ne saurait réduire à une simple branche académique. Selon la définition proposée sur le site Atlas du Quotidien, celle-ci consiste en “l’art de rendre le familier exotique et l’exotique familier” et “s’intéresse à l’étude de toutes les activités et sociétés humaines en privilégiant l’écoute et le point de vue des personnes qu’elle étudie dans leur contexte”. En cela, elle offre des clés de lecture et des outils d’analyse utiles au déchiffrement du quotidien de chacun·e. De là à dire que l’anthropologie propose une voie d’émancipation par le savoir et la compréhension des dynamiques sociales, il n’y a qu’un pas, que les membres d’Atlas du Quotidien n’ont pas hésité à franchir.

Un festival au service de la cohésion sociale

Le festival que l’association vise à créer se déclinerait à travers des projections de films, des ateliers d’initiation aux méthodes de l’ethnologie, des tables rondes et des cafés anthropologiques. “Notre projet vise à accomplir un geste à la fois politique, scientifique et poétique”, expliquent les membres de la plateforme. “Il s’agirait de diffuser les savoirs de l’anthropologie (geste scientifique) et de contester leur marginalisation dans le débat public (geste politique) en les infusant, selon une technique romanesque éprouvée (geste poétique), in medias res – soit dans le cours de la vie publique, aux milieux de celles et ceux que la discipline concerne.”

Par-là, Atlas du Quotidien entend œuvrer au service de la cohésion sociale à Genève: “Dans une ville aussi multiculturelle que la nôtre, traversée par des dynamiques sociales éminemment variées, nous pensons que l’anthropologie peut favoriser l’empathie et la compréhension de “l’autre”. Dans la mesure où elle s’attelle à déconstruire toute forme de réification de la différence, la discipline a le potentiel de paver la voie d’un vivre ensemble.”

En quête de fonds

L’association n’attend que de disposer d’un budget adapté pour mettre sur pied le festival. Engagée depuis plusieurs mois, la recherche de financement s’avère difficile. “Notre projet ne correspond à aucune des catégories ciblées par la plupart des bailleurs de fonds: il ne relève ni du domaine de la culture compris comme le champ des arts, ni de l’action sociale à proprement parler. Ceci n’encourage sans doute pas les réponses positives”, expliquent les membres de la plateforme.

Afin de réunir les fonds nécessaires à la mise en place de son projet, Atlas du Quotidien lance une campagne de crowdfunding. Si elle aboutit, l’association devrait être en mesure d’organiser la première édition du festival en octobre 2019. “Nous disposons dores et déjà d’un réseau d’institutions partenaires, tels que le FIFDH et la HETS. En outre, plusieurs lieux se sont déclarés favorables à nous accueillir, et nous pouvons compter sur le soutien d’anthropologues intéressé·e·s à intervenir dans notre festival. Seul l’argent nous manque.”

Quand l’anthropologie s’invite sur le dancefloor

Dans le but d’inaugurer sa campagne de crowdfunding, Atlas du Quotidien organise une soirée à Foound samedi 13 avril de 18 heures à minuit. Le programme de l’événement fait la part belle aux formations musicales locales. Le duo Les Floxs, dont le répertoire revisite le rock des années 60, le flamenco et la chanson française, ouvrira la soirée sur une note de bonne humeur et d’innocence relevée d’un brin de folie. Par la suite, DJ Loukoum entraînera le public dans un set qui mêlera musique africaine, tropical, électro et disco. Actif depuis peu, il a su imprimer les nuits genevoises de la marque de son style aussi éclectique qu’à propos. Voisinage oblige, le retentissement des basses se fera plus mesuré après 22h. Cela n’empêchera pas pour autant la soirée de se prolonger dans l’énergie dansante et joyeuse dont le DJ a fait sa spécialité.

La diversité des genres musicaux qui imprégneront la soirée fera guise d’initiation à l’un des principes l’anthropologie : faire fi des frontières établies et des catégorisations étroites pour honorer la pluralité. Comme l’explique DJ Loukoum, lui-même anthropologue de formation: “À bas la narration linéaire! Il faut bondir d’un morceau à l’autre, tout en maintenant l’énergie”. On espère que celle-ci se prolongera tout au long de la campagne de crowdfunding d’Atlas du Quotidien, dont la vidéo de promotion sera dévoilée lors de la soirée. L’association donne rendez-vous ce samedi aussi bien aux connaisseurs·euses de l’anthropologie qu’aux non-initié·e·s: le soutien de tou·te·s est le bienvenu.

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