“Quelle douceur ces moments de rencontres au théâtre de l’Usine. On y entre par la petite porte, côté rue de la Coulouvrenière, où nous accueillent les responsables de la billetterie. Les samedis c’est prix libre.
On prend un petit en-cas pour patienter jusqu’à l’ouverture des portes. En entrant, c’est toujours la surprise. Comment seront disposés les gradins ? Quelle scénographie nous attend ? Extravagante ou sobre ? Cet espace, libre d’être investi comme le veut l’artiste, propose souvent des mises en scènes atypiques. Ce n’est pas la monotonie des salles de théâtres traditionnelles où l’on pourrait s’asseoir toujours sur le même siège et se cristalliser dans ses petites habitudes. Les portes se ferment. La magie du théâtre opère.
Parmi les pièces qui m’ont marquées, je retiens tout particulièrement Fly Girl (2008) le début du travail de Marie-Caroline Hominal. Grâce à la politique de soutien des jeunes artistes, j’ai pu suivre l’évolution de ce qu’elle a fait dans sa trilogie 2008-2010-2011. Je citerai aussi, en mars 2011, Dorothée Thébert Filliger, qui aborde la question de la féminité avec La femme est un artichaut et qui nourrit par la même occasion mes réflexions quant à ma place de femme en devenir. Révélation d’un texte et de danseuses, comédiennes qui incarnent corps, féminité, nudité.
Le Théâtre de l’Usine c’est à la fois des spectacles qui nous parlent Le Cousin lointain (de Perrine Valli), d’autres qui nous intriguent Walking (de Gregory Stauffer). Que l’on apprécie, ou pas, que l’on comprenne ou pas, on est stimulé, nourrit, on se fait un chemin de réflexions qui fait du bien. On nous extrait d’un quotidien qui serait sans cela trop morne, trop routinier et qui ne bouscule pas assez.
Je sors de la salle. Plein de réflexions se bousculent dans ma tête. Une petite bière autour du bar rassemble les spectateurs pour discuter de ce que l’on vient de vivre tous ensemble. Et avec un peu de chance, les artistes nous rejoignent ensuite. Échanges enrichissants, stimulants.
Je repars du théâtre, le cœur empli de motivation et d’envie d’appréhender la vie un peu différemment. Nourrie de la proposition d’une perspective différente dont j’ai été témoin pendant une ou deux heures, assise sur mon banc de spectatrice”. – Julie, 22 ans