GRÜTLI: ¡TODO SOBRE ALMODÓVAR!

Entre le 25 août et le 6 septembre, les cinémas du Grütli projettent 13 des meilleurs films de Pedro Almodóvar. De 1985 à 2016, c’est plus de 30 ans de cinéma du réalisateur espagnol qui sont proposés. Chronologie rapide et non exhaustive de l’histoire de son cinéma avant de se précipiter voir (ou revoir) ses films…

«Je sais qu’on a du mal à classer mes films, car je n’ai pas vraiment le respect des genres. Je les mélanges souvent, non par indiscipline, mais simplement parce que c’est ma façon de faire» disait le réalisateur en 1993. Ce désordre, cette confusion, cette agitation si propre au cinéma almodovarien n’est néanmoins pas sans rappeler l’histoire de son pays. À travers ses premières œuvres, à la toute fin des années 70, il met en scène le Madrid qui bouge, mover en espagnol, et qui contraste complètement avec l’immobilisme de la dictature de Franco qui a sévit pendant les quatre décennies précédentes. Il faut dire qu’il est porté par une véritable vague de liberté culturelle, artistique et sexuelle : le mouvement de la Movida.

Tout au long des années 80, chacun de ses films fait scandale en Espagne, tout en remportant un succès publique et critique. Car si Almodóvar n’hésite pas à tourner en dérision le thème de la religion, ô combien présent en Espagne, il filme également des scènes de sexe qui aujourd’hui encore (ou surtout?) en mettrait mal à l’aise plus d’un. On pense à Matador (1986), thriller érotique dans lequel Antonio Banderas joue le rôle d’un jeune homme impuissant, Femmes au bord de la crise de nerf (1988), sans doute la comédie la plus hystérique de l’histoire du cinéma ou encore Attache-moi ! (1989), film dans lequel amour et haine, sexualité et violence ne font qu’un.

Au cours des années 90, Almodóvar, qui reste très présent à raison d’un film tous les deux ans, s’assagit un peu. Ses films deviennent moins épileptiques mais gardent l’âme rebelle de la Movida, personnifiée par la drag-queen Letal dans Talons aiguilles (1991) ou par les thèmes de la drogue, de la prostitution et de la transsexualité, longuement abordés dans Tout sur ma mère (1999). 

Dans les années 2000, le réalisateur retrouve deux de ses anciens protégés, à savoir Penélope Cruz pour les drames Volver (2006) puis Étreintes brisées (2009), ainsi qu’Antonio Banderas dans le cruel thriller La Piel que habito (2011). Almodóvar ne s’est en effet pas contenté de rendre son propre nom célèbre dans l’histoire du cinéma. En plus des célebrissimes Penélope Cruz et Antonio Banderas, il a notamment propulsé sur le devant de la scène des actrices, surtout, comme Carmen Maura, Marisa Paredes, Rossy de Palma ou Victoria Abril mais aussi l’acteur Javier Bardem.

Cette année, l’infatigable réalisateur est de retour avec Julieta, un drame qui «parle du destin inéluctable, du complexe de culpabilité et de ce mystère insondable qui fait que nous abandonnons les personnes que nous aimions, que nous les effaçons de notre mémoire comme si elles n’avaient jamais rien signifié. Et de la douleur que cet abandon engendre chez la victime». Ce film lui a valu la sixième sélection officielle de sa carrière au Festival de Cannes.

Tous les films mentionnés sont diffusés au Grütli ces prochains jours, le programme complet ici

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