Balthazar Wyss, photographier le skate genevois

Simon Perottet, Kickflip - ©Balthazar Wyss

Balthazar Wyss est un photographe de skateboard genevois. Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, pourtant, ses photos se retrouvent fréquemment dans des magazines et il vernit une exposition au skatepark de Plainpalais ce jeudi. EPIC l’a rencontré.

Salut, peux-tu te présenter, toi, ton parcours de photographe, ce que tu fais en dehors de la photo ?

Salut je m’appelle Balthazar, j’ai 26 ans. Cela fait environ 12 ans que je fais de la photo. Je suis autodidacte et j’ai commencé directement en faisant de la photo de skate. En dehors de ça, j’ai fait une formation en conservation/restauration et je travaille actuellement dans une collection privée de photographie ancienne à Bâle.

Je sais que tu fais à la fois des photos argentiques et du numérique, pourquoi et quelles sont les différences entre ces deux techniques?

Je fais un peu des deux mais le plus possible à l’argentique car j’en retire plus de plaisir. J’essaie de travailler au maximum «en vrai» et pas devant un écran. Avec l’argentique, il y a beaucoup d’étapes à gérer et toujours cette pression de pouvoir perdre la photo à tout moment, c’est plus vivant et stimulant.

Je fais tout le développement et les tirages moi-même à Zebralab. Il y a tout un savoir faire et des gestes qu’il faut connaître et préserver, ce qui colle bien avec ma formation.

Quel est ton moment préféré lors de la photo ? Quand tu shootes, quand tu vois ta photo pour la première fois, quand tu finis ton tirage ?

C’est l’ensemble, surtout avec l’argentique. J’aime tout le processus, puisque après avoir pris ta photo, il reste du travail. Il y a donc différents moments: celui de la photo c’est la session (ndlr. de skate), c’est cool, tu es avec tes potes, ensuite le développement qui est plus solitaire, plus personnel et finalement le partage du résultat. Je ne suis pas dans l’idée de faire des images uniquement pour le web, alors j’essaie d’en faire quelque chose, qu’il y ait une version physique.

Jordan Queijo, Switch Ollie – ©Balthazar Wyss

J’allais te demander, quand on fait des photos de skate, qu’est-ce qu’on en fait après ?

Mes photos sont fréquemment publiées dans des magazines comme AJVT ou North et je fais de petites expos au skateshop 242 ou à des événements OG2000. Sinon j’en fais aussi des fanzines.

En fait, avoir des objets papiers me permet de cibler mon public. Les gens doivent faire l’effort de se procurer l’objet afin de voir les images, c’est différent que sur un écran.

Quelle place tient la photographie dans la pratique du skateboard selon toi ?

Ce qui est cool c’est que comme en skate, il y a une infinité de façons de faire. Par exemple, certains font des photos avec une approche documentaire, d’autres font des vues très professionnelles avec beaucoup de matériel. Encore une fois, ce qui compte c’est ce que tu souhaites faire de tes images: comment et avec qui tu les partages.

De manière générale, même si dans le skate la vidéo occupe une place privilégiée par rapport à la photo, elle permet aux skateurs locaux de gagner en visibilité et de toujours être créatifs !

Simon Perottet, Backside Smith grind – ©Balthazar Wyss

Et pour terminer, une question classique: est-ce que tu trouves que le rôle de la photo a évolué avec l’omniprésence actuelle des réseaux sociaux ?

Oui, sans doute que cela a changé un peu. Il y a beaucoup plus de photos qui circulent gratuitement et sur le net. Du coup maintenant, pratiquement tous les magazines sont gratuits et doivent être blindés de pubs pour survivre. Mais il y en a toujours autant, voire plus. La scène du fanzine est toujours très présente aussi. En fait, Instagram permet aussi de faire vivre ce que tu fais sur papier parce que tu peux le partager et gagner en visibilité. Je pense donc que ces réseaux sociaux n’effacent pas ce qu’il y avait avant mais modifient un peu les façons de faire.

Balthazar expose à partir de demain des tirages argentiques faits maison au skatepark de plainpalais. Il y aura aussi de petites expérimentations ainsi que divers fanzines faits mains à se procurer. Une occasion à ne pas manquer pour découvrir le travail de l’artiste !

Toutes les infos de l’expo se trouvent ici et pour retrouver les actualités et une partie du travail de Balthazar, ça se passe ici.

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