Fifille, c’est d’abord un jeu de mots entre : « φ² » et « fille ». Fifille, c’est aussi l’enfant de dix ans emplie d’une curiosité insatiable qui dévore des bandes dessinées – “le Petit Spirou” tout particulièrement – et découvre le monde en arborant un air faussement naïf, un brin insolent et terriblement attachant. Fifille, c’est le versant émotif de Frédérique Nierlé qui assume à merveille ce petit côté Peter Pan. Du haut de ses vingt-cinq, Fred évolue dans un univers décalé qu’elle cultive tendrement et ne ressemble à personne. Caméléon aux nombreuses passions, elle affectionne l’écriture qu’elle chérit inconditionnellement, la musique, le cinéma, le voyage aussi. Si Fifille est une partie de Fred, il y a toujours une place pour autre chose, quelque chose d’autre, une autre envie. Depuis six ans, Fred immortalise les rencontres marquantes, celles qui parsèment ses escapades aux quatre coins du monde, celles qui lui inspirent de l’amour. Le doigt d’honneur devient leitmotiv et les clichés s’empilent – cinq cents paraît-il – qu’elle publie sur son tumblr.
Fifille est née en Amérique latine, sur les pages noircies de multiples carnets et les murs d’un motel en Équateur. La légende raconte que Fred, après cinq mois de périple, s’est retrouvée chez Mama Cucha sans le sous. Au départ, le tenancier lui propose, contre hébergement et vivres, de repeindre en blanc les murs qui ont besoin de faire peau neuve. Un jour, elle lui montre ses carnets farcis d’illustrations, ceux qu’elle garde pour elle depuis longtemps : il lui donne carte blanche. Pour la première fois, Fifille s’expose. Fifille, c’est un trait enfantin aux couleurs vives, un je-ne-sais-quoi d’acidulé qui ravit les pupilles. Ce qui intrigue, c’est sans doute l’habile contraste qui met en scène une inépuisable fascination à l’égard de l’autodestruction et la perte de soi, sous couvert d’une délicieuse naïveté. Lorsque le stylo-feutre glisse, crisse un slogan qui se veut puissant, politiquement incorrect parfois, auquel se mêlent poésie et sarcasme : une phrase qui poignarde. Partout où se promène Fred, Fifille s’inspire. L’écriture fixe – pour ne pas être oubliées – les idées sur des bouts de papier qui s’accumulent, après avoir été soigneusement agrafés un peu partout.
Fifille est sensible, sans cible, imprévisible : elle s’exprime à sa guise, portée par un élan qui inspire. Elle expérimente de nouvelles techniques, de la bombe à graff à l’acrylique, en passant par l’aquarelle et le marqueur, réinventant son art continuellement. C’est sans doute ce qui lui confère son genre mouvant, inclassable. Après s’être vues offrir un premier espace d’expression sur la toile, il était devenu indispensable pour Fred et Fifille – toutes deux passablement bordéliques – de faire un peu d’ordre, de trier pour réorganiser les illustrations, ce qui a donné vie à un nouveau website. Après une sélection lors du concours BD Fil, un projet à la Pointe de la Jonction en juin 2015 qui n’est pas passé inaperçu, Fred aimerait que Filfille se fasse d’avantage confiance. En ce moment, Fifille innove : elle s’essaie aux origamis sur toile par-dessus lesquels elle dessine au marqueur – épais, si possible. Animée par une irrépressible envie de réaliser des fresques grand format, elle est décidée à dépasser la frustration engendrée par le manque de murs à disposition et la difficile incursion dans un milieu très codifié. Cela tombe bien, dans une année environ, peu avant sa destruction, la maison de Fred pourrait devenir celle de Fifille. À cette occasion, des fresques recouvriraient la surface exploitable dans son intégralité : de la façade extérieure aux sols, sans oublier le plafond.
En attendant…
Retrouvez la page Facebook de Fifille !
Fifille et Fred préparent de prochains événements :
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les 21 et 22 novembre 2015 au SMAA (Supermarché de l’Art d’Annemasse)
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le 13 décembre 2015 à l’Usine, lors du Marché des créateurs
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le 20 décembre 2015, organisé par le collectif YOMIL, à l’occasion du Free Art Sunday