Élaborer collectivement la librairie du futur, c’est ce que propose la Librairie Delphica, particulièrement active durant cette période de confinement. Pour en savoir plus, EPIC s’est entretenu avec Alexandre Dimitrijevic, à l’origine du projet.
La boutique située au Boulevard Georges-Favon vient de démarrer un brainstorming en ligne, afin d’imaginer la postérité du livre indépendant et de changer notre rapport aux librairies. « Les personnes qui viennent ici nous disent toujours qu’elles se sentent bien quand elles arrivent, qu’il y a une atmosphère paisible… Évidemment que les librairies sont indispensables, mais il faut les repenser collectivement. » Alexandre Dimitrijevic est étudiant en master en travail social et travaille ponctuellement à la Librairie Delphica depuis ses 18 ans. Ce mercredi 20 mai, il a publié un appel sur via les réseaux sociaux du lieu.
Permaculture d’idées
Lancée sur les réseaux sociaux, l’impulsion de la librairie Delphica se veut avant tout un projet artistique. À travers des posts et des stories sur Instagram, l’équipe souhaite récolter des idées, témoignages et envies, afin de créer un cadavre exquis en ligne, traduisant la librairie de demain. Ce brainstorming donnera naissance à une vidéo montrant le dessinateur Herji construire un dessin, en timelapse, en intégrant tous les éléments qui seraient proposés par le public. La collaboration avec Herji a sonné comme une évidence pour Alexandre. « C’est un artiste avec une grande sensibilité et qui a une manière de transcrire les éléments avec beaucoup d’émotions. » L’artiste présentera d’ailleurs sa prochaine bande-dessinée à la librairie lors de la rentrée littéraire prochaine.
Une réinvention pendant le confinement
Confinement oblige, la librairie Delphica a dû rester portes closes pendant plusieurs semaines. Malgré cette fermeture temporaire, les livraisons à travers le canton (et à vélo !) se sont démultipliées, comme l’explique Alexandre Dimitrijevic. « On n’a pas chômé, j’avoue. On a tenu à être une sorte de courroie de transmission en cette période. » L’équipe a aussi profité de cette parenthèse pour faire vivre la librairie : présence sur les réseaux sociaux, listes de lecture, club de lecture, des jeux-concours… La profession a donc dû se réinventer et continue de chercher de nouvelles manières d’exister. « On passe d’une démarche où les lecteur.trice.s viennent nous rendre visite, à une démarche où on part, nous, à leur rencontre. La librairie de demain ne peut plus se contenter d’être passive. » Même si la notoriété du lieu a augmenté depuis mi-mars, cette démarche de réinvention de l’espace remonte à plus d’une année déjà. En effet, la librairie propose des expositions d’artistes uniquement locaux, comme Antoine Richard en septembre dernier. La dernière exposition était l’oeuvre de Karine Martinez, qui présentait ses céramiques.
L’appel est donc lancé ! Les participations aux projets peuvent se faire via Instagram, ou par mail. Toutes les idées sont les bienvenues et figureront dans l’œuvre finale d’Herji.