[EPIC ESKIS N°23] Ilarigole

© Ilaria

Pour ce nouvel EPIC ESKIS, l’équipe te propose de partir à la découverte d’une jeune artiste de la région, Ilaria Micale, connue sur Instagram sous le pseudonyme Ilarigole. Un univers tout en couleurs et en émotions, qui fait la part belle aux individus et à leurs imperfections.

Bonjour Ilaria, merci d’avoir accepté cet entretien ! Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Je m’appelle Ilaria, j’ai 23 ans. Je poursuis des études à l’EPFL en architecture et je suis actuellement en stage à Genève ; je suis en charge de la rénovation des églises. J’ai choisi de faire des études en architecture, car je considère que c’est un parfait mélange entre art et science. En ce qui concerne mon rapport à la peinture, j’ai toujours eu une passion pour l’art visuel, mais malheureusement, jusqu’à peu, je ne savais pas dessiner. J’ai tout essayé : la photo, les collages, la vidéo… mais au fond, je savais que je voulais faire de la peinture. Ce n’est qu’à partir de 15 ans que j’ai vraiment appris à dessiner. 

Pourrais-tu nous présenter plus en détail ton parcours artistique ?

Pendant mon collège, j’ai fait un extramuros à Londres et là-bas, j’ai choisi « Art » comme matière principale. Le niveau était assez poussé, et très vite, ma professeure m’a dit que je n’avais pas les capacités nécessaires pour être dans le cours. Évidemment, j’ai voulu lui prouver le contraire et j’ai beaucoup taffé pour lui donner tort. Elle nous faisait faire des dessins hyper ennuyeux, hyper techniques, mais c’est comme ça que j’ai appris à regarder un objet et à le dessiner. Après, j’ai continué quand je suis rentré à Genève. En arrivant à l’EPFL, je n’avais plus une minute pour moi, mais le confinement m’a permis de retrouver du temps pour peindre. Je dessinais tous les jours pendant cette période. Comme je ne sortais plus, j’avais plus d’argent et j’ai pu m’acheter de la peinture à l’huile qui coûte super cher. Je suis très vite tombée amoureuse de cette technique, j’adore peindre à l’huile. D’ailleurs, je préfère peindre que dessiner. J’aime appliquer et travailler la couleur !

© Ilarigole

Parle-nous de ce pseudo ! Ilarigole, pourquoi ce nom ?

À la base, c’est mon meilleur pote qui m’a obligé à créer un compte Instagram. Au début, c’était une blague. Tous les pseudos artistiques étaient déjà utilisés, Ilaria Micale (mon nom et mon prénom), c’était aussi déjà pris par quelqu’un et du coup, Ilarigole parce que… je rigole souvent. C’est basique, mais ça me fait rire et maintenant je ne me vois plus le changer. Le problème, c’est que personne ne comprend ce pseudo. Les italophones ne comprennent pas parce qu’ils ne connaissent pas le verbe « rigoler » et les francophones non plus parce que mon prénom n’est pas courant ici.

Comme tu l’expliquais tout à l’heure, tu fais désormais essentiellement de la peinture à l’huile. Qu’est-ce qui te plait dans cette technique et quelle est ta routine de travail ?

Alors, il faut savoir que je suis hyper impatiente et que la peinture à l’huile sèche super lentement. Ainsi, si je fais une faute, je ne peux pas la corriger le jour même ; ça m’oblige à être davantage patiente dans ce que je fais. Je trouve aussi que les couleurs et la texture de la peinture à l’huile sont vraiment incroyables, c’est plus vibrant, ça donne de l’âme au tableau. Je fais aussi de l’illustration à l’ordi, mais je trouve qu’il manque un truc… cette épaisseur qu’apporte la peinture. Voilà, du coup je me pose dans ma chambre et je peins pendant des heures. En théorie, il ne faudrait pas, la peinture à l’huile est toxique, mais au pire je mourrai jeune. Cela me prend plusieurs semaines par série. Je fais d’abord plusieurs croquis et après je peins quatre ou cinq fois la même peinture, je suis compulsive.

Quelles sont tes inspirations ?

À la base, c’est beaucoup les artistes expressionnistes du XXe siècle. Les Allemands Lucian Freud et Egon Schiele. C’est un peu dark ! En Allemagne, ce n’était pas une très belle époque. Il y a aussi tous les expressionnistes française·x·s qui peignent de manière plus colorée. Après, j’aime bien traîner sur Instagram, il y plein de choses que tu ne peux pas voir en musée, des artistes émergent·e·x·s notamment. Je suis aussi un peu ce qui se fait sur la région. 

Tu peins beaucoup de portraits, qu’est-ce qui te plait dans l’art de représenter des visages ?

J’ai fait pas mal de vidéos et de photos avant et déjà à ce moment, je faisais beaucoup de portraits. Ça a toujours été quelque chose qui m’attire, je ne sais pas pourquoi. J’aime bien regarder les gens… les paysages m’intéressent moins. Quand je vais à la mer par exemple, j’adore regarder les personnes sur la plage, même les gens un peu moches. Si tu regardes mes portraits, ce ne sont jamais des visages parfaits. C’est aussi des moments particuliers, j’ai toute une série sur la mélancolie notamment. J’avais demandé à des potes de m’envoyer des photos. Je me dessine aussi beaucoup moi, c’est plus simple. Je peux prendre des photos de moi dans plein de positions différentes. Cela me permet aussi de ne pas avoir à me justifier auprès de quelqu’un si le dessin n’est pas ressemblant, si je fais un nez trop gros par exemple. Au début, quand j’apprenais encore à bien dessiner, j’avais fait des portraits de mes potes et elles étaient super déçues du résultat. Forcément, ce n’était pas parfait. Du coup, maintenant quand j’expérimente quelque chose de nouveau, je commence par me prendre moi comme modèle.  

© Ilarigole

Est-ce que tu peux nous présenter ton EPIC ESKIS ?

C’est un autoportrait, un visage sous l’eau. Dans le monde du tarot, les émotions sont définies par les coupes et par l’eau, et dans le tableau, il y a une de ces coupes. Comme je suis submergée par mes émotions en ce moment, j’ai décidé de représenter cela dans mon tableau à travers la symbolique du tarot. À la base, je ne voulais pas me représenter moi, mais finalement ça s’est fait comme ça. Je me dis que ce n’est pas plus mal pour illustrer un article sur mes créations et sur moi en tant qu’artiste.

Dernière question, quels sont tes projets d’avenir ?

Pour l’instant, à part des marchés, je n’ai pas de grands événements à venir. Mon projet actuellement c’est de peindre toujours plus, de dégager du temps pour ça. J’essaie aussi parfois de trouver des concours d’illustrations, mais quand je le fais, je me dis toujours : quel est ton objectif en faisant ça ? Et franchement, je n’en sais rien. Pour l’instant, je ne vois pas ma vie au-delà de septembre donc on verra bien, je reste dans le flou.

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