Collection été 2020 #1 – Maniega, du prêt-à-porter entre poésie et sincérité

Pour t’accompagner durant cet été, EPIC a décidé de te proposer Collection été 2020, une série de cinq articles sur la mode genevoise ! Chaque mardi, le magazine part à la rencontre d’un·e ou de plusieurs jeunes créateur·trice·s de mode originaires du canton. De quoi te permettre d’en savoir plus sur leur travail, leur parcours, leurs inspirations et leurs projets ! Aujourd’hui, découvre l’univers de Cristina Gonzalez Maniega, qui s’apprête à lancer sa marque de prêt-à-porter pour femmes.

“Si je ne crée pas, je meurs.” Cette phrase pourrait résumer à elle seule la philosophie de travail de la jeune créatrice Cristina Gonzalez Maniega, tant cette dernière est animée par une soif inextinguible de changement, de nouveauté et d’amélioration. Diplômée d’un Bachelor en design de mode à IPAC Design, la Genevoise d’origine galicienne était sur le point de lancer en mai Maniega, sa propre marque. L’inauguration de cette nouvelle maison aura finalement lieu en 2021, le Covid ayant chamboulé le calendrier prévu à l’origine. “Cela m’a donné envie de modifier toute la collection que je devais présenter, à quelques rares exceptions près. D’ailleurs, je vais aussi retravailler de A à Z la scénographie du défilé que nous avions prévu. Il ne faut pas me laisser en pause, je jette tout”, nous révèle en riant la jeune créatrice. C’est que nous avons affaire à une femme aussi résolue qu’enflammée, qui vit et se nourrit des contradictions de l’existence qu’elle voit comme une richesse indéniable.

“Je suis une conteuse d’histoires”

À l’heure actuelle, Maniega se laisse deviner par des posts sur Instagram et des vidéos sur YouTube. On y découvre des conceptions brutes et abstraites, souvent sombres et poétiques, voire insaisissables. La marque privilégie les vêtements structurés et les tissus nobles, favorisant le cuir. “Ma façon de créer ? Je suis une conteuse d’histoires. En général, je pars d’un personnage féminin, de quelqu’un que je connais et qui m’inspire, pour rendre cette personne surhumaine. Je lui donne un aspect légendaire.” L’imagination et l’abstraction ont une place de choix dans le processus de création de Cristina. “Quand je conçois un moodboard, je cherche surtout à réaliser un tableau qui reflète l’ambiance dans ma tête.” Il est bien difficile d’imaginer celle-ci, tant Cristina semble constamment en ébullition. Il est néanmoins certain que sa psyché est nourrie par ses passions ésotériques, telles que l’astrologie, la mystique et la spiritualité. “Mes goûts sont imprégnés de mes origines celtes”, nous glisse-t-elle. La jeune artiste révèle également s’inspirer des évènements qu’elle vit, notamment des périodes plus sombres et douloureuses de son existence. “Pour faire simple, quand c’est dark ça parle de moi, quand c’est lumineux ça parle des autres.”

crédit: Maniega

En effet, la créatrice de 23 ans est avant tout une amoureuse des gens, dont elle apprécie particulièrement creuser la personnalité et la psychologie. “Dans mon travail de création, je cherche vraiment à me laisser influencer par des personnes d’origines ou de physiques différents. J’aime être entourée d’auras diverses et complémentaires.” Cristina ne montre pas le même attachement pour ses propres projets. “Je ne suis fière de rien. D’une fois que j’ai fini une chose, je l’abandonne. Rien ne me plait définitivement. Tout est processus chez moi, j’aime me dépasser en permanence. Il est d’ailleurs d’autant plus difficile de rendre concrètes des idées souvent très obscures et très romancées, car totalement tirées de mon imaginaire.” Cristina l’avoue volontiers, il lui arrive fréquemment de se prendre la tête concernant ses envies et la direction à suivre pour ses collections. “Mais j’aime ça. J’adore chercher des solutions aux problèmes que je rencontre.”

Une créatrice exigeante et déterminée

Libre et conquérante, Cristina a toujours su quelle était sa voie. “Je n’ai jamais vraiment aimé l’école. Moi, ce que je voulais, c’était être “styliste”. J’ai dessiné très tôt des femmes et des vêtements, inspirée en grande partie par ma mère qui croquait aussi.” Aujourd’hui, la jeune créatrice se révèle bien entourée et plus déterminée que jamais. Pour Maniega, elle peut compter sur un collectif nombreux, qu’elle mobilise notamment pour des besoins de modelling et de shooting. “Nous créons également notre propre musique. Nous montons tout ensemble.” Si Cristina sollicite pour presque tous ses projets un petit noyau dur de modèles et de photographes, elle apprécie que ses collaborateur·trice·s varient. “Nous sommes toutes et tous indépendant·e·s. J’aime particulièrement cela : nous pouvons lier et confronter nos différentes perspectives au fil des aventures créatives. Cela nous enrichit beaucoup.”

crédit: Maniega

Et l’avenir, comment le voit-elle ? “En grand. Je veux que la maison Maniega devienne connue. Je ne cherche pas la fame pour moi, je n’aime pas me mettre en avant. J’aimerais surtout obtenir une certaine reconnaissance professionnelle, ou du moins sentir que mon travail est apprécié.” Ce désir est légitime, tant la jeune femme se livre corps et âme dans ses projets. “Je raconte toute ma vie derrière ces collections, sans artifice.” Nulle doute que la sincérité et la pureté des couleurs et des formes adoptées pour les collections Maniega séduiront un public nombreux d’une fois que la marque pourra être lancée définitivement. D’ici là, Cristina reste une personnalité à suivre dans le monde de la mode genevoise, pour son processus créatif exigeant et son univers artistique détonnant.

Maniega en trois mots, c’est…

Poésie, opposition, abstrait
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