Le FIFDH, montrer et oser le courage

Le 4 mars débute la 14ème édition du le Festival du Film et Forum International des Droits Humains (FIFDH). À la tête du festival pour la deuxième, la directrice Isabelle Gattiker et son équipe sont parvenus à réunir des réalisateurs, acteurs et orateurs de renom, tout en reprenant leur formule désormais connue « un film, un sujet, un débat ». EPIC vous dresse un rapide tour d’horizon des principales projections, débats, et nouveautés de cette année.

Sur fond de crise migratoire, de guerre en Syrie, et de terrorisme (pour ne citer que quelques maux), le FIFDH s’emploie chaque année à mettre en lumière certains parcours uniques, drames et tragédies qui jalonnent l’Histoire actuelle. Les thèmes abordés durant le festival sont, comme à l’accoutumée, nombreux et variés ; mais on se permettra ici de faire une petite sélection subjective.

Tout d’abord un hommage, en l’honneur de Leila Alaoui, artiste et photographe franco-marocaine victime des attentats de Ouagadougou le 15 janvier dernier. C’est une de ses photos qui avait été choisie pour illustrer la 14ème édition du festival, et la photographe était attendue à Genève pour présenter son travail « Natreen » sur les camps de réfugiés syriens au Liban. Mais le destin en a décidé autrement, et Leila Alaoui, à défaut d’être présente physiquement lors du festival, occupera les cœurs et esprits de chacun.

Dans ce festival, une multitude de pays ont été examinés par les caméras averties d’audacieux réalisateur/trices : Arabie Saoudite, Russie, Israël, Palestine, République Démocratique du Congo, Cambodge, Mali, Syrie, Irak, Mexique, Guatemala, Tunisie, Erythrée, Mongolie, Chine, Iran, Pologne, Suède, Burkina Faso, Afghanistan, Philippines, Tchad, France, Maroc, Suisse, Pérou, Colombie, Brésil et Équateur. Cette liste n’est certes pas exhaustive, mais forme une preuve de la diversité des pays étudiés. Et c’est bien ici la force du FIFDH, qui parvient à présenter aux yeux des visiteurs et spectateurs, en à peine dix jours, de nombreux contextes afin d’élargir le débat, de susciter l’intérêt du plus grand nombre et de rendre compte des situations d’injustice.

Autre nouveauté marquante de cette édition 2016 du FIFDH : le programme « Hors les murs », qui propose des projections de films en dehors des lieux traditionnels que sont le Grütli ou Pitoëff. Les quatre principaux foyers de personnes migrantes à Genève (Anières, les Tattes, Feuillasse, Saconnex) accueilleront des séances, avec le public du FIFDH ainsi que les résident/es des abris PC. De plus, des projections de films auront lieu dans différents quartiers et communes de Genève (Meyrin, Vernier, Carouge, Bernex, Chêne-Bourg, Lancy, Onex et Versoix) ainsi qu’en dehors des limites du canton (Gaillard, Lausanne, Orbe et Morges). Derrière cette diversification des lieux de visionnage et de débats se trouve la volonté de se rapprocher des gens, de toucher un public plus large que les « habitués ».

Plus de places dans la salle ? Aucun problème, il est possible de suivre en streaming le débat sur la chaine Youtube du FIFDH ou depuis le site du festival puis et d’y réagir grâce au hashtag #fifdh.

EPIC vous recommande :

« Bunkers », d’Anne-Claire Adet. Un court film, basé sur des images prises par des téléphones portables, relatant l’expérience de Mohammad, requérant d’asile, dans les abris PC de Genève.

Séances, en présence de l’équipe du film, le 5 mars, à 16h à la Grande Salle de Pitoëff (gratuit !) et le 12 mars, à 16h au Grütli Simon. Un événement Facebook est aussi disponible.

« Nice People », de Anders Helgeson et Karin af Klintberg. Dans une petite ville de Suède, Patrik Andresson décide d’entraîner un groupe de réfugié somalien, qui n’a jamais chaussé de patins, afin de former l’équipe nationale somalienne de hockey sur glace. Projections le 4 mars, à 19h15 au Grütli Simon, le 7 mars à 18h45 au Grütli Langlois, le 10 mars au Foyer des Tattes, le 17 mars à 15h30 à la Clinique de Belle-Idée et le 19 mars à 17h au Foyer d’Anières (sur réservation 022 420 54 00).

« Migration : sauver les vies, accueillir, vivre ensemble », Un film, un sujet, un débat. Après la projection en première mondiale du film « Non assistance », de Frédérique Choffat, racontant les histoires d’hommes et de femmes s’engageant en faveur des réfugiés, un débat autour des conditions d’accueil et d’intégration des réfugiés en exode aura lieu. Cela se passe le 11 mars à 21h dans la Grande Salle de Pitoëff.

« Plumes croisées : fenêtres sur les couloirs de la mort », projet de Patrick Chappatte, déssinateur et Anne-Frédérique Widmann, journaliste et réalisatrice. Exposition rassemblant des dessins de prisonniers attendant leur heure dans le couloir de la mort avec des dessins de presse. L’exposition est visible du 3 mars au 8 mai à la Maison du Dessin de Presse (Morges) et à la Bibliothèque de la Cité du 4 mars au 6 avril. Cependant, il sera intéressant de suivre le débat du 6 mars (au Théâtre Pitoëff) avec les deux initiateurs du projet ainsi que Ndume Olatushani, condamné à mort innocenté après avoir passé 28 en prison.

« Human Rights Tatoo ». Le but de ce projet est de tatouer les 6’773 lettres de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sur 6’773 individus différents, qui formeront alors une déclaration « vivante ». Envie d’y prendre part ? Plus d’infos sur : www.humanrightstattoo.org/.

Performance à la Fonderie Kugler, le 5 mars entre 17h et 20h30 et le 6 mars entre 15h et 19h.

Cependant, si cet article ne suffit pas à étancher votre soif de connaissances en matière de droits de l’homme, rendez-vous sur le site officiel !

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