Les Olympiades théâtrales du Galpon, un temps fort immanquable

« Une nuit de folie ordinaire » est à découvrir du 16 au 24 octobre au Théâtre du Galpon. (© Elisa Murcia-Artengo)

Du 14 septembre au 28 novembre, le Théâtre du Galpon propose ses Olympiades théâtrales, qui passent en revue une partie du répertoire récent de la troupe du metteur en scène et directeur des lieux Gabriel Alvarez. L’occasion de marquer la fin d’un cycle de cinq ans de créations autour de la tragédie grecque, de même que de fêter en beauté les trente-cinq ans du Studio d’Action Théâtrale.

Le théâtre de Gabriel Alvarez est un théâtre du corps, des tripes, qui demande au comédien·ne·x qui s’y frotte un engagement sans faille, un travail d’introspection et de mise à nu unique. D’une exigence certaine mais toujours bienveillante, le metteur en scène a la faculté de tirer le meilleur des celles et ceux qu’il dirige sur scène ; en témoigne, pour peu que l’on suive l’actualité du Galpon, de la qualité invariable des pièces proposées au sein du théâtre juché sur les bords de l’Arve.

Une compagnie qui fête ses trente-cinq ans

Cela fait trente-cinq ans en 2021 que Gabriel Alvarez porte sa si passionnante démarche artistique à travers sa compagnie, le Studio d’Action Théâtrale. Trente-cinq années qu’il explore les potentialités du jeu d’acteur·rice·x, qu’il travaille inlassablement avec les comédien·ne·x·s qui composent sa troupe leur voix, leur posture, leur présence sur scène. Ces cinq dernières années, le metteur en scène a décidé de pousser encore plus loin ses expérimentations, en entreprenant un travail de fond sur la choralité au théâtre. Les propositions issues de ce cycle se sont montrées particulièrement radicales : Gabriel Alvarez a cherché à déconstruire l’idée de premier ou de second rôle, pour démultiplier les comédien·ne·x·s interprétant, dans une même pièce, un rôle a priori unique. De quoi explorer la multitude de facettes que recèle chaque personnage de théâtre et de faire advenir, par la polyphonie des voix, une forme de vérité dans l’interprétation jusque là insondable.

C’est donc un condensé du travail entrepris ces dernières années par sa compagnie résidente que nous propose de découvrir le Galpon en ouverture de sa saison. Ce temps fort indéniable de l’année théâtrale genevoise est composé de six propositions, qui se répartissent en autant de monologues que de pièces chorales. Avec un fil rouge : quand ces spectacles ne sont pas une adaptation contemporaine d’une tragédie grecque, ils traitent d’un mythe antique précis ou du mythe en général. C’est bien connu, Gabriel Alvarez est un grand passionné de ces textes pluri-millénaires ; il demeure constamment frappé par l’universalité des récits mythologiques, qui parviennent toujours à toucher au cœur un individu du XXIe siècle. Encore aujourd’hui, il semble difficile de traiter de façon aussi juste de thématiques telles que la folie, la désobéissance, la violence, l’excès ou le sentiment amoureux.

« Tu n’obéiras point », tiré du mythe d’Antigone, sera à découvrir du 5 au 10 octobre. (© Elisa Murcia-Artengo)

Un programme alléchant

L’apothéose de ce cycle théâtral de cinq ans a débuté voici dix jours. Les spectateur·rice·x·s ont déjà pu découvrir Clytemnestre, pièce qui nous plonge dans la psyché de cette protagoniste maudite de la mythologie grecque, tout à la fois reine, épouse, amante, mère et meurtrière. C’est dimanche 26 que s’achèvent les représentations de Moins de marbre que de béton et de Cassandre Hallucinée, deux monologues qui sont respectivement un spectacle musical contant la vie d’individus croisés par une femme durant son service dans un pub et une interprétation du mythe de Cassandre, cette femme dotée du lourd fardeau de savoir prédire l’avenir sans pouvoir être crue et qui finit par sombrer dans la folie.

La suite de ce marathon de pièces – les comédien·ne·x·s du Studio d’Action Théâtrale vont jouer successivement jusqu’à quatre spectacles différents en l’espace de deux mois et demi – s’annonce tout aussi palpitante. D’abord, nous aurons le plaisir de redécouvrir Tu n’obéiras point du 5 au 10 octobre, une lecture du mythe d’Antigone qui nous avait particulièrement plu chez EPIC ; nous avions tout spécialement apprécié l’énergie folle qui s’en dégageait. Ensuite, nous aurons la joie du 16 au 24 octobre de nous plonger dans le tourbillon vénéneux d’Une nuit de folie ordinaire, basé sur Les Bacchantes d’Euripide, que nous avions manqué lors de sa précédente programmation. Finalement, nous nous laisserons tenter du 16 au 28 novembre par Horrendous Banquet, spectacle en création qui se concentre sur la famille damnée des Atrides, marquée par le crime.

Cassandre la malheureuse a été interprétée par Justine Rochat. (© Elisa Murcia-Artengo)

Joignez-vous aux célébrations !

Notre conseil est ainsi on ne peut plus clair : réservez dès à présent vos places pour les prochaines représentations qui se tiennent dans le cadre de ces Olympiades théâtrales. Vous aurez l’occasion de passer un moment profond, intense mais aussi festif, puisque c’est bien le théâtre contemporain avec un grand T qui est célébré jusqu’à fin novembre au Galpon !

Toutes les informations sont à retrouver sur le site du Théâtre du Galpon.

Tags sur cette publication
, ,

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.