L’Escouade, en avant toutes !

Crédit image : l'Escouade

Malgré un emploi du temps chargé, Myriam et Nesrine – membres actives du collectif féministe l’Escouade – nous accordent un moment. Le rendez-vous est pris en début d’après-midi sur la terrasse d’un café à deux pas de la gare. Au cours de cette interview nous avons parlé de la création de leur collectif et de leurs projets futurs.

Le 25 novembre, journée de lutte internationale contre les violences faites aux femmes, quatre étudiantes – Nesrine, Myriam, Loriane et Tania –  invitent plusieurs associations à dialoguer et échanger de manière pédagogique autour du thème des violences sexistes et sexuelles. La place de la navigation dans le quartier des pâquis devient le temps d’une journée un lieu de rassemblement militant. Cet évènement donne de l’impulsion aux jeunes femmes, qui quelques semaines plus tard décide de former le collectif féministe l’Escouade. Lorsqu’on leur demande pourquoi est-ce qu’elles ont privilégié le collectif plutôt que l’associatif, elles nous répondent à l’unisson qu’après plusieurs années dans le milieu associatif étudiant, elles souhaitent s’en affranchir. Le collectif se veut anticapitaliste, antisexiste, écosocialiste et antiraciste et les militantes souhaitent également mettre en avant un féministe vers le bas, c’est-à-dire ouvert à toutes et tous et simple dans la manière de communiquer grâce à un vocabulaire accessible.

Fortes de cette première expérience, elles mettent en place une nouvelle action en mars dernier – désormais sous le nom du collectif l’Escouade – durant le salon de l’auto à Palexpo. Afin de sensibiliser les visiteurs et ainsi prévenir le harcèlement que subissent les hôtesses sur les stands, elles ont projeté des slogans en plusieurs langues qui indiquaient : «Les hôtesses sont là pour parler mécanique, pas de leur physique. #hostessnotobject»
Elles concèdent d’ailleurs toutes les deux que la mise en place de cette action a été plus facile qu’elles ne le pensaient : « Nous avons pris contact avec l’équipe de Palexpo, les avons rencontrés, et le jour de l’ouverture nos messages ont pu être affichés. »

Une motivation grandissante les pousse à reprendre le mouvement artistique clitoristy apparu en premier lieu aux États-Unis et qui a ensuite traversé l’Atlantique pour s’étendre dans quelques pays européens : des clitoris dessinés à la craie au cœur de l’espace public. Ainsi, la rade a été décorée du désormais fameux, « clito jet d’eau », cette réalisation à fait couler beaucoup d’encre car les jeunes femmes ont été amendées pour ce dessin. La majorité des médias romands et Libération en France ont relayé les faits, surpris de constater qu’un dessin à la craie pouvait être considéré comme un manquement à la loi.  Nesrine et Myriam ont décidé de faire opposition à cette amende et elles sont désormais défendues – gratuitement- par un avocat. Plus que la simple amende, elles dénoncent le caractère répressif et le manque de considération pour un dessin qui se veut avant tout informatif et pédagogique, des dessins qu’elles espèrent pouvoir continuer à faire une fois cette procédure terminée.

Crédit photo : l’Escouade
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1 commentaire

  • Ce dessin est très bien fait, je dirais même qu’il est beau. Comment peut-on punir des artistes si douées en dessin et en anatomie ? On ne le peut pas, preuve est faite … Continuez le dessin et la lutte. Du haut de mes 83 ans … je vous félicite et vous encourage.

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