OGIVE : capsules d’inspi en comprimés

(c) OGIVE

OGIVE, ça vous évoque quoi ? Ici, c’est trois potes qui se réunissent tous les mois afin de créer un clip musical. Le concept est simple : tout est fait en une journée. De la composition à l’enregistrement, du tournage à la publication. Je rencontre les trois protagonistes dans « le plus beau local du monde », que plusieurs groupes de musique se partagent, mais je vous dirai pas où c’est. Rencontre pleine de surprise avec des musiciens adeptes du hasard.

Antoine : On y vient pour la zik avec nos autres projets. Mais il faut savoir qu’on n’a tourné qu’un seul clip ici : en général, on tourne chez Romain, qui a fait toute une installation dans sa chambre. Il vit dans un clip d’OGIVE ! (Rires)

 

Vous êtes tous les trois musiciens ?

Antoine : On s’est connu par la musique. On avait un groupe ensemble : Stonk, avec Julia comme chanteuse.

Yan : C’est elle qui chante dans « Je t’aime » et « Ivre danse ».

Antoine : Avec Stonk, on a joué pendant deux ans et dans plusieurs endroits, mais toujours des petites scènes, la Makhno par exemple, et après, on est resté très potes. On faisait de la musique chacun de son côté, puis Romain et Yan ont dit : « allez, on refait de la musique ensemble ! » Je les ai rejoints, et là on s’est trop marré à faire notre première chanson : « Tinder Surprise ».

Yan : On a tout fait en quatre heures : la chanson et le clip. C’est là qu’on a lancé le concept sur l’idée de tout faire en une journée.

Romain : Tout est du hasard ! (Rires)

Yan : Oui ! Et le deuxième, c’était « Mieux comme ça ». C’est là aussi qu’on a trouvé un nom pour le projet : on n’avait pas de temps et aucune idée, alors on a ouvert un dictionnaire. Le premier mot sur lequel on est tombé, c’est « OGIVE », et on s’est dit que la forme du missile, ça pouvait coller avec le truc… Et c’est aussi ce jour-là que le concept d’inviter des gens à chaque fois est venu.

On peut connaitre vos différentes influences respectives ?

Romain : J’écoute beaucoup Pile, qui a une voix incroyable, complètement dissonante, et Feu Chatterton ; très très bon : très très bons clips. La Femme aussi.

Yan : Je suis beaucoup dans la French Touch, autant rock qu’électro, dans la new wave : Agar Agar, par exemple, ou Grand Blanc, la dark wave, le rock, pop, hip-hop. J’aime bien Kendrick Lamar, Damso, Romeo Elvis, Frank Ocean, Gorillaz, Alt-J, Black Keys, Brockhampton, Die Antwoord, Nina Kravitz, Marcel Dettman, Ben Clock, Camille …

 

C’est de Yan que vient la touche un peu Joy Division que j’ai entendue dans quelques clips ?

Antoine : Ouais clairement ! (Rires) Il écoute PNL aussi, mais faut pas le mettre…. (Rires). Moi, j’écoute beaucoup de rock et de punk, surtout français : Guerilla Poubelle, par exemple. Ou bien Odezenne, un collectif qui fait de l’instru électro et qui m’a beaucoup marqué, je pense que ça se ressent aussi dans la musique d’OGIVE…

Yan : …et dans les paroles ! (Rires)

 

Vous diriez que les influences musicales qui pointent dans votre musique, ça vient spontanément, ou c’est parce que vous vous dites que c’est ça qu’il faut faire ?

Yan : A chaque fois qu’on se dit : « on va faire comme ça », c’est le strict opposé qui sort !

Antoine : Ouais, la dernière fois, on a bossé pendant deux heures sur une instru jazz, et après, on a écouté, et on a tout recommencé. (Rires)

 

Comment se passe une journée OGIVE ?

Yan : On commence à 10h officiellement, on finit vers 20h, et après on peaufine jusque vers 23h.

Romain : ça dépend si je suis chiant ou pas… (Rires) Si un détail me déplait, on finit plus tard.

Les deux autres : sur le long terme, ça s’avère intéressant l’aspect pointilleux de Romain ?

Antoine : Ouais ouais bien sûr ! (Rires)

Yan : A chaque fois, on a un meilleur résultat, on va pas se mentir : c’est bien de sortir un truc perfectionné. Mais on fatigue tous, à la fin, on n’en peut plus…

Romain : Est-ce que vous dormez, vous, avant les OGIVE ?

Antoine et Yan : Non, pas du tout !

Romain : Il faut dormir avant ! Je dors tellement ! Parce que je sais que ça va me prendre de l’énergie justement. J’ai aucune discipline dans rien du tout, sauf dans ce qui est projets musicaux.

 

Comment se répartissent les rôles entre vous ?

Romain : En ce moment, je kiffe le visuel. Je travaille chez moi sur les logiciels qu’on utilise. On a tous un point où on est moins fort, du coup on se complète.

Yan : La vidéo, et j’en fais pas mal aussi à côté. Avec Romain, on regarde beaucoup les idées pour les clips et on tourne ensemble. J’aime aussi écrire les paroles. Pour l’instru, je fais pas vraiment, mais on discute toujours tout ensemble. C’est compliqué de se donner des rôles, parce qu’à chaque fois ça change. Les gens qui viennent apportent aussi beaucoup : Ouarda par exemple, elle a amené quelque chose de beaucoup plus hip-hop et chill dans le dernier clip qu’on a fait.

Antoine : Un peu plus l’instrumentale, les paroles aussi et le chant. Sinon, on échange les rôles avec Romain sur le tournage. C’est clair que les gens qui participent à chaque fois, ça nous apporte beaucoup.

Ça change quoi dans une vie de faire OGIVE ?

Yan : Tout !

Romain :Ça pousse tellement la créativité ! T’attends le dernier moment, puis tu dois sortir tout ce que t’as !

Yan : Ce que j’adore, c’est qu’on casse l’image du groupe de base. Des fois, on fait des jam incessantes et sans but, tandis que là, avec la pression de sortir quelque chose, on doit pousser jusqu’au travail fini.

Antoine : Et quand on travaille là-dessus, t’as pas ce côté de réécouter deux jours après et de te dire que c’est de la merde : là, t’es toujours jouasse de ce que tu fais, et tu prends pas de recul. Le recul, on le prend une fois que la vidéo est en ligne. L’erreur est totalement assumée, c’est pas propre ; c’est ça qui est cool.

 

Je m’attendais à rencontrer des gens qui sont dans des écoles d’art, et en fait non!

Antoine : Pas du tout ! Yan est à l’université, Romain en architecture du paysage et moi en informatique.

 

Pour vous, c’est quoi l’inspiration ?

Yan : C’est chaud !

Antoine : J’ai peut-être un truc… (Rires) Au début, on va trouver un drum, puis des accords, puis je fais du yahourt, et quand je vois Yan, par exemple, qui fait : « ouais, c’est stylé », on se dit qu’on tient quelque chose, et on part dessus (rires).

Ce format concept, j’imagine que ça crée juste la tension entre le désir de pépites et le besoin d’avancer ?

Romain : Ouais, nos morceaux sont très simples : une ligne de basse sur laquelle on pose des couches d’accords et tout le reste. T’as une intro, le morceau, et la fin : on cherche pas à avoir une technique en particulier.

Yan : On se pose peu de question sur la structure, finalement.

Antoine : Par exemple la dernière fois, il y avait aussi Ludmilla qui jouait de la flûte traversière. En gros, c’était : tu chantes là, toi tu joues ici, moi je chante là…

Romain : Ce qui est cool dans le principe de choisir directement dans ce que tu viens de faire, c’est que ça te fait un morceau très différent de s’il est très recherché. Pour moi, c’est intéressant de se dire que tu utilises le premier truc qui sort.

 

Il y en a d’autres qui font un concept comparable ?

Romain : Ouais, il y a Rilès : il a travaillé pendant un an et il sortait un morceau tout les dimanche, et il y a aussi PV Nova, pour fêter ses 10 ans sur youtube, qui a fait 10 days/10 Songs.

 

Que pouvez-vous dire des projets OGIVE à venir ?

Yan : On a quelques idées pour la suite. Vu qu’on casse l’image du groupe, on veut pas forcément faire des concerts. Moi j’aimerais bien faire une expo-performance : séparer une salle en dix, et des artistes visuels seraient invités à développer pendant quatre heures une œuvre inspirée de chaque vidéo.

Antoine : Sinon, il y a l’idée de faire un CD en demandant à des potes de lisser un peu les morceaux pour éviter les différences de sons, et de le balancer sur Spotify, et de faire une fête pour finaliser une page.

Romain : Ouais, ça terminerait une étape avant de continuer. Moi, je kifferais bien qu’on se prennent une journée pour faire tourner tous les clips, enregistrer des commentaires et anecdotes marrantes. Et pour qu’on puisse parler de nos clips assez simplement.

 

Et des projets persos ?

Romain : Avec Antoine, on joue dans deux groupes : Komodo 3000 et The Epigram.

Antoine : Je joue dans le groupe de rock Avo aussi, et avec Komodo 3000, on a un concert le 13 janvier 2018…

Romain : Ah ouais ? Trop bien ! (Rires) On va aussi enregistrer un EP prochainement.

 

Ogive, c’est de la bombe ?

Antoine : OGIVE, c’est de la balle je dirais.

Yan : OGIVE, c’est tout.

OGIVE, c’est Antoine, Romain & Yan feat. Silvia, Julia, Arturo, Zoé, Juliette, Ouarda, Arnaud, Loretta, Maurane, Laura, Ludmilla & Nuria.

 

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OGIVE X : tournage et diffusion en décembre, à une date encore pas définie. N’hésitez pas à prendre contact avec les membres du groupe via leur page facebook.

Clips d’OGIVE : ici.

 

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