Capsule de poésie au Théâtre du Galpon

La fameuse "La Bouche" qui séduira le public jusqu'au 21 janvier

L’écrivain, poète et dramaturge irlandais Samuel Beckett sera mis à l’honneur dès le 11 janvier au Théâtre du Galpon avec l’adaptation du texte de 1972 « Pas Moi ». Rencontre avec Gabriel Alvarez, metteur en scène et co-fondateur de ce théâtre, qui nous en dit plus.

C’est une première pour le Galpon et une proposition audacieuse : reprendre le texte peu connu de « Pas Moi », un monologue, avec peu d’action qui place la voix au centre, et qui met sur le devant de la scène la musicalité de celle-ci.  Une pièce s’inscrivant dans la continuité du travail du Studio d’Action Théâtrale (SAT) dans son exploration du langage, comme avec son précédent succès « Les Suppliants » en décembre dernier.

Une mise en scène épurée à découvrir jusqu’au 21 janvier

Mais de quoi parle donc ce fameux « Pas Moi » ? C’est l’histoire d’une veille femme muette, bigote retrouvant subitement la parole, et ne reconnaissant pas sa voix. Une parole atypique, parfois peu compréhensible traduisant l’urgence de dire, l’urgence de s’exprimer, enfin ! : « Je trouve que c’est une pièce très actuelle » explique le metteur en scène « on est beaucoup dans une société de l’image, alors qu’ici il ne reste qu’une voix. On propose quelque chose de très épuré afin que les spectateurs puissent vraiment se concentrer sur ce texte de Beckett ». La parole, la voix sont donc centrales dans cette pièce : on prend le temps d’écouter cette bouche détachée de son corps, qui parle sans cesse, parfois pour ne rien dire, parfois pour tuer le temps, jusqu’à épuisement « dans une société où l’on parle souvent pour ne rien dire de concret, je pense qu’un des raisonnements de Beckett était mais pourquoi parler ? » souligne Gabriel Alvarez.

Une proposition osée pour le Théâtre du Galpon, une « prise de risque » rendant curieux le co-fondateur de ce théâtre fondé en 1998 « Je suis impatient de voir quelle sera la réaction du public. Je pense que ce sera très varié, parce que l’œuvre donne des directions et des pistes différentes. ». Des directions et des interprétations libres et diverses, un texte qui pousse à la réflexion et qui interpelle. Un questionnement aussi sur le thème de la folie livré par ce personnage, si mystérieux et intriguant, interprété par Clara Brancorsini, comédienne et co-fondatrice du Galpon.

Cette pièce est à découvrir du 11 au 21 janvier, à 20h la semaine et 18h le week-end. Une autre façon de découvrir le travail du « maître de l’absurde » qui, selon la légende, a fini sa vie en se déguisant en vieille femme. Une jolie résonance à « Pas Moi », qui offre en ce début d’année une capsule de poésie, à déguster dès aujourd’hui !

Evénement Facebook : https://www.facebook.com/events/1775849102718684/

Crédit photos : © Elisa Murcia Artengo, Théâtre du Galpon

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