Orphia, musique hors du temps

Crédit photo : Dushan Zofka

À la fin mars, à Bongo Joe, l’équipe d’EPIC discute autour d’un sirop avec le musicien, chanteur, compositeur et producteur de musique électronique Orphia. Jeune talent d’un style peu développé à Genève : rencontre avec un passionné de synthé et de ses mystères.

« Je cours, je branche l’Oberheim, prends ton verre, ton corps je dévisage. » C’est avec cette phrase, entêtante, qu’Orphia débute son titre Oberheim (Oberheim Electronics était une société spécialisée dans la fabrication de synthétiseurs, ndlr). Sorti en septembre dernier, le morceau a rapidement rencontré beaucoup de succès. Plus de 130’000 écoutes sur Spotify et une diffusion sur Couleur 3 et sur la radio nationale allemande : Oberheim a plu. Grâce à des sonorités électroniques, dansantes et brutes, ce deuxième single donne le ton d’un jeune artiste prometteur.

Crédit : Gildas

Âgé aujourd’hui de 22 ans, Loris Cappellini débute la musique très jeune, mais c’est vers ses quatorze ans qu’il découvre la musique électronique. Rapidement pris d’amour pour des groupes comme Kraftwerk, le jeune adolescent commence à bidouiller une petite boite à rythme sur des haut-parleurs entrée de gamme. Se dessine alors une véritable passion : la musique devient un moyen de se vider la tête, de s’évader et de se révéler.

Synthétiseurs analogiques et composition intuitive

Les choses s’accélèrent après l’achat d’un matériel plus professionnel. Orphia joue, bouge des potards et des faders et passe de nombreuses nuits blanches à dompter les machines. Il chine des vieux synthés d’occasion, et trouve un son original et hors du temps. « Je produis de manière très instinctive. Quand j’allume mes machines, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire. Je jam pendant de longs moments et quand un élément me plaît, je l’enregistre et commence à construire autour », précise le jeune homme. Éternel insatisfait, Orphia passe plusieurs années à composer sans vraiment savoir où il va. Le musicien n’est pleinement satisfait de son travail que depuis peu, avec notamment la sortie d’un premier single, Veste Léopard, en mai 2020.

Oberheim

Le second single, Oberheim, sonne comme une validation. Le nombre d’écoutes, la visibilité et l’engouement autour du morceau donnent envie au chanteur d’avancer et notamment de produire un EP. Une sortie composée de six titres, qui devrait prochainement voir le jour. Une ambiance new wave, des tempos rapides, suivant la même veine que les deux singles, seront au rendez-vous. « Je m’occupe de presque tout, tout seul. De la composition aux paroles en passant par la direction artistique : j’aime être totalement indépendant dans mon travail. »

Les premières scènes

Orphia a sorti avec Jne Side un EP de cinq titres, Rom4n3. On y découvre le sucré Poverino, qui donne tout simplement envie de danser, un (virgin) negroni à la main. Avec leurs compositions, ils se produisent sur plusieurs scènes, dont Bongo Joe ou La Gravière en mars dernier. Des premières rencontres avec le public, qui ont tout de suite charmé l’habitant des Charmilles. Il raconte : « C’était tout simplement incroyable. Il y avait de trop bonnes ondes et on a eu de super retours. » Il signe son premier concert solo à la Makhno le 17 mars 2022.

Orphia avoue qu’au début de sa pratique, il se sentait un peu seul dans cet univers électronique. « Mais plus le temps avance plus je me rends compte que Genève regorge d’artistes trop forts avec notamment Tchola qui m’apprend plein de trucs sur les systèmes modulaires en ce moment. » Ce qui fait vibrer Orphia ? Pouvoir faire de la musique sur de vraies machines, pouvoir partager une culture, il faut le dire, un peu geek et surtout, le faire librement. Une jolie promesse pour le futur EP de l’artiste, qui est en cours d’écriture.

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