Ivo et Léo forment à eux deux Psycho Weazel, un duo de musique électronique qu’ils aiment dire « humanisée » à coup d’instruments live et de compositions oniriques. EPIC les a rencontrés pour présenter leur univers à l’aube de leur prochain dj set à Neuchâtel, le 3 octobre prochain.
« La belette c’est un animal qui cherche toujours à manger, avec un air stratégique et les yeux partout. On nous a dit ça un jour et on a trouvé que ça nous ressemblait bien ! », commence Ivo en expliquant le sens littéral de Psycho Weazel (la belette psychopathe) qui évoque tout de suite un univers atypique. « On a une certaine idée d’ou on veut aller et comment, mais sans chercher forcément à trop forcer les occasions », complète Léo. Pourtant armé d’une modestie solide, le duo originaire de Neuchâtel croque la scène électronique romande à pleine dents depuis plusieurs années.
L’histoire commence il y a de ça 10 ans, alors que les deux écoliers sont sur le départ pour un camp de ski. « Je passais de la musique à l’arrière du bus, un peu comme une racaille » se rappelle en riant Ivo. La coïncidence fait que Léo écoute lui aussi la même musique, « mais moi dans mes écouteurs, de manière plus discrète ». C’est là que les deux adolescents de l’époque découvrent leurs affinités musicales communes, mais aussi leur goût pour le skate et le snowboard. Les choses s’enchaînent assez rapidement : les deux mixent déjà de leur côté, et Ivo se produit tout seul sous le blase de Psycho Weazel. « Viens mixer avec moi à une platine libre à l’Interlope » propose Ivo à Léo. Et là : c’est le début de l’aventure.
Café Chez Soi, à Neuchâtel. On y retrouve les deux producteurs dans les locaux « privatisés » pour l’occasion, ou presque. Léo y travaille depuis plusieurs années à côté de ses études. L’un prend un café, et l’autre un club maté, et l’interview peut commencer. Les vingtenaires sont calmes, à l’aise, on sent une complicité évidente lorsqu’ils racontent leur histoire et qu’ils décrivent leurs univers au caractère ésotérique. « On aime bien se dire qu’on sort d’un film de David Lynch, d’ailleurs notre truc ce serait vraiment Twin Peaks tout craché », explique Ivo.
On retrouve cette ambiance tamisée aux lumières néons dans leur seul clip en date, sorti au mois de mars dernier. Algeria Nervosa nous plonge dans les années 1980, avec la voix grave du chanteur et des instruments aux sonorités électriques qui font penser à Depeche Mode. Blouson de cuir et gomina : on voit que ces deux-là ne cherchent pas à coller la hype du moment et cachent une petite obsession pour le passé.
Et leur style qui ne ressemble à aucun autre semble satisfaire les tympans des clubbeurs, entre leur résidence à la Case à Choc avec leurs soirées A Table, qui se sont exportées jusqu’à l’Audio à Genève, entre autres.
Le concept y est simple, car la décoration reprend les codes de celle d’un restaurant : « On avait même mis en place une table en face du dj booth pour que les gens puissent venir se poser », explique Léo. Avec une ambiance conviviale et le tout sans prise de tête, on remarque vite que les deux artistes gardent la tête sur les épaules, et ce même si leur premier release de leur label du même nom a fait succès à l’internationale. « On a pu être repris par des dj reconnus, ce qui nous a fait une belle carte de visite, c’est sûr ! » se réjouit Léo. Avec un tel engouement pour leur musique club, Psycho Weazel pousse tout de même sa démarche artistique bien plus loin que le djeeing.
Production et challenges
Les deux amis portent aussi la casquette de producteurs avérés, et comme beaucoup de leurs collègues, gardent au chaud beaucoup de morceaux qui ne sont pas dévoilés au public. « On est très productifs, ce qui nous permet d’avoir une banque son bien remplie ! » sourit Ivo. Léo de poursuivre : « On sort sur les plateformes une infime partie de ce que l’on crée ». Sur Spotify, leur plateforme d’écoute principale, on peut ainsi apprécier certains releases aux touches Italo Disco concoctés pour divers labels, dont celui des Luluxpo, et Paradise Children Records.
« Cela peut aussi nous arriver de jouer des exclus uniquement en soirée, que les gens n’écouteront probablement plus jamais ! » s’exclame Léo. Pour Psycho Weazel, la démarche artistique réside dans la surprise, le changement. Les deux hyperactifs se sont également lancé dans la composition de musiques originales pour des pièces théâtrales comme la reprise contemporaine d’Othello « I Am Not What I Am » qui a notamment été jouée au Théâtre du Loup. Les deux acolytes ont également collaboré à plusieurs reprises avec leur ami Baptiste Jehan, avec leur bande son originale pour le court-métrage « Anthony has died now ». Que de projets qui poussent Psycho Weazel à sortir de sa zone de confort et à expérimenter de nouveaux medium. « Dans tout type d’art, on essaye de le synthétiser dans un son », complète Ivo.
En attendant de pouvoir reprendre les grosses soirées club et qui sait, développer d’autres projets hybrides qui mêlent la musique et l’expression poétique, Psycho Weazel souhaite continuer à dynamiser la région de Neuchâtel. Ils seront dès lors présents le 3 octobre pour un évènement à La Petite Rochette à Neuchâtel, organisé par La Vinotech et TNS Concept et leur label À Table.
Toutes les infos ici :
03 octobre 2020 de 14:00 à 22:00.
Une somptueuse bâtisse, presque mystérieuse, perchée en haut d’imposants escaliers à deux pas de la gare de Neuchâtel accueillera un salon de tatouage habité par Babymama, et la friperie itinérante de TNS Concept. Une exposition de bijoux par juicybkv et Ysolt ainsi qu’un dancefloor organisé par À Table seront aussi de la partie. La line-up est locale et de qualité avec Laolu, Ciel, Nionika, Psycho Weazel, les rookies Bifidus.jpg & Cookie St.-Jacques et D’Gian et Dj Rafou.
Une after aura lieu à L’interlope de 23:00 à 04:00 avec Areeas, Mozka et Yves Remords.
