Sororité au cinéma : le ciné-club Les Sœurs Lumière est de retour !

Jusqu’au 23 juin 2022, les Cinémas du Grütli accueillent une nouvelle saison des Sœurs Lumière, le ciné-club féministe de la bibliothèque Filigrane. Premier du genre en terres genevoises, cet espace de débats, de rencontres et de découvertes se veut le moyen d’explorer la condition des femmes dans le septième art, devant et derrière la caméra. Petit aperçu de la programmation.

Après une pause forcée en raison de la pandémie de Covid-19, voilà enfin le ciné-club Les Sœurs Lumière de retour aux Cinémas du Grütli, pour une saison qui l’amènera à présenter pas moins de six films très différents. Cette programmation éclectique est conçue par Filigrane, une bibliothèque située à la rue de la Servette et gérée par l’association F-information. Créée en 1981, cette dernière se veut un espace d’accueil et d’orientation pour les femmes et leur famille ; elle vise en effet à favoriser l’autonomie individuelle et le tissage de liens sociaux par le biais de rencontres, d’échanges, d’ateliers et de mise à disposition de documentation s’adressant à toutes les femmes intéressées.

Six films abordant la thématique de la sororité

Cette année, les films proposés dans le cadre des Sœurs Lumière sont liés par une thématique commune : la sororité. La mise en avant des différentes formes de solidarité féminine s’inscrit dans la lignée de ce que propose le ciné-club depuis ses débuts : s’affranchir des codes masculins et patriarcaux du cinéma standard, qui ignorent le point de vue et le discours des femmes, pour partir à la découverte d’héroïnes hautes en couleur et de réalisatrices méconnues. Les Sœurs Lumière tente ainsi de rendre visible une autre histoire des femmes en se débarrassant du male gaze et en démontrant le potentiel émancipateur du cinéma, formidable outil de revendication, de résistance et de réappropriation de son identité.

« L’une chante, l’autre pas » (1976) d’Agnès Varda sera à retrouver prochainement aux Cinémas du Grütli dans le cadre du ciné-club.

Les six rendez-vous programmés cette année, tous réalisés par des femmes, peuvent être scindés en deux périodes : trois d’entre eux sont des films patrimoniaux des années 1960 et 1970, tandis que les autres sont des productions récentes. Dans la première catégorie, on trouve Les petites Marguerites (1966) de Vera Chytilová, comédie emblématique de la Nouvelle Vague tchèque, Wives (1975) d’Anja Breien, l’histoire de trois femmes abandonnant enfants et maris pour échapper à leur quotidien et faire le point sur leur vie, ainsi que L’une chante, l’autre pas (1976) de l’iconique Agnès Varda, film musical féministe. En ce qui concerne les longs métrages contemporains, on aura le plaisir de (re)découvrir Skate Kitchen (2018) de Crytsal Moselle, qui narre les aventures de femmes skateuses cherchant leur place dans un monde d’hommes, Adam (2019) de Maryam Touzani, récit de la rencontre entre deux femmes dans la médina de Casablanca, et finalement Portrait de la jeune fille en feu (2019) de Céline Sciamma, film retraçant la passion incandescante entre une peintre et sa modèle dans la Bretagne du XVIIIe siècle.

Le cinéma comme miroir de la réalité des femmes

Les projections organisées dans le cadre des Sœurs Lumière sont suivies d’un moment de discussion et d’analyse, que ce soit à travers l’invitation d’intervenantes, l’organisation de débats ou la mise à disposition de podcasts. Avant tout, le ciné-club souhaite rassembler son public autour d’œuvres percutantes et toujours politiques, qui sachent parler autrement du vécu, des aspirations et de l’imaginaire des femmes. Nous tâcherons donc d’être au rendez-vous aux Cinémas du Grütli, tout au long de cette saison 2021-2022, pour découvrir ces films féministes et libérateurs.

Toutes les informations sont à retrouver sur le site des Cinémas du Grütli.

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