EPIC s’approche un peu plus de la barrière de Rösti : la rédaction te propose une sélection d’artistes venues de Bienne ! Une nouvelle série qui te présentera quatre créatrices aux pratiques variées. Pour ce troisième épisode, rencontre avec l’illustratrice et graphiste Anna Badina.
Design, architecture, littérature… Après t’avoir présenté Cailloux Studio et Vulpo Vulpo, on t’invite aujourd’hui à découvrir le travail d’Anna Badina, artiste de l’atelier Oï, à la Neuveville.
Originaire de Russie, Anna Badina a toujours eu une fibre créative. Enfant, elle dessinait déjà, travaillait avec ses mains et expérimentait les différentes matières qu’elle avait à disposition. Et pourtant, la jeune femme d’alors se voyait plutôt travailler dans la médecine : “C’est le corps et son fonctionnement qui m’attiraient le plus”. Son goût pour le corps et l’humain se reflète aujourd’hui dans son travail, aussi très marqué par son attrait pour le monde de la mode.
L’illustration est véritablement entrée dans sa vie lors de son arrivée en Suisse, il y a quinze ans : “Le dessin m’a aidée à m’exprimer alors que je ne parlais pas un mot de français. J’ai étudié à l’École d’Arts visuels de Bienne en graphisme pendant cinq ans. C’est pendant le travail d’illustration de six mois que j’ai pu vraiment découvrir ma passion pour les détails et la technique de l’encre de Chine”. Cette pratique lui permet d’apporter de l’authenticité à ses œuvres et d’y ajouter de l’irrégularité : “C’est ce qui fait son charme et la différencie des feutres ou stylos classiques”, déclare-t-elle.
Une attention particulière aux détails
Une autre inspiration très présente dans le travail d’Anna Badina : le Japon. Avec des créations semi-réalistes en illustration et plutôt inspirée du courant romantique en peinture, l’artiste aime ramener des souvenirs de ses voyages au pays du Soleil-Levant. Elle apprécie aussi intégrer de nombreux éléments dans ses illustrations et peintures. “J’adore admirer les expressions des personnes, j’observe énormément les détails qui ne sont pas spécialement considérés comme intéressants mais qui sont primordiaux dans mon travail”, explique-t-elle.
Les artistes dont elle se sent proche ? La plasticienne genevoise Florance Plojoux, la designer Anna Neurohr, Anne Crausaz ou encore les collages d’Aurelie Ioset l’inspirent beaucoup. Anna Badina apprécie tout particulièrement les interactions avec d’autres créateur·rice·s. “Avec Sarah Gremaud on a lancé en 2019 les événements Drink & Draw à Bienne, qu’on organisait une fois par mois au Bistro Farel. L’idée serait de les continuer pour que les artistes, les passant·e·s, les enfants puissent se rencontrer et partager leur expériences autour d’un verre un crayon à la main”, explique Anna.
Même si l’atelier Oï où elle travaille est à la Neuveville, l’illustratrice apprécie la culture biennoise : “Elle m’a aidée à m’ouvrir, à accepter mon art et m’a poussé à découvrir des nouveaux horizons. À Bienne les artistes n’ont pas peur de sortir du cadre et d’oser, ils sont engagé·e·s et cette pratique est même admirée et enviée ailleurs en Suisse. L’art est très important ici, je compare parfois l’école d’art de Bienne aux anciens Bauhaus.”
Pour soutenir Anna Badina, rendez-vous sur son site internet et sa page Instagram.