Antipode, obscurité sur papier

C’est au Café du Lys qu’EPIC part à la rencontre d’Errikos Streich, plus connu sous son nom Instagram, Antipode. L’illustrateur de 18 ans nous parle de ses envies et de ses fameux personnages.

Personnages morbides, figures déshumanisées, le travail d’Antipode ne peut qu’interpeler. Dès l’âge de 5 ans Errikos commence à dessiner et se passionne pour les arts visuels. Une passion qui a vite donné envie à l’artiste d’entrer aux Arts Appliqués en polydesign. « J’aimerais me diversifier et tester de nouvelles choses comme l’animation ou la musique. Je me donne jusqu’à mes 25 ans pour faire tout ce que je veux faire. » Après les AA, le genevois aimerait se spécialiser dans la mode ou dans le graphisme, en débutant des études à Londres ou à Amsterdam. Ses études actuelles, allant du design d’objet au packaging frustre le jeune homme: « je souhaiterais faire quelque chose avec plus de liberté. Dans la mode on peut apporter des expressions, et amener quelque chose de personnel. C’est intime la mode, ça m’intéresse beaucoup »

Cette intimité, Errikos l’a développe en 2017 en créant le personnage Antipode. Antipode : ce nom trouvé avec son père, exprimant pour lui deux entités similaires provoquant des émotions différentes. Et pourtant lorsque l’on voit son travail on ne peut être qu’intrigué par ses personnages, si semblables et tellement différents à la fois, si glauques et si attachants.

© Little Tumtitu

À ses débuts, le jeune homme a eu du mal à trouver sa patte. « Je trouvais mes personnages très simples, on n’arrivait pas très bien à ressentir leurs vécus. J’ai fait 6 mois de pause pour essayer de vraiment trouver mon style ». Son style ? Des One-line ou du dessin sur papier sur bois ou digital, avec toujours plus de détails, toujours plus d’expressions. « J’aime donner un aspect assez glauque à mes dessins : j’ai envie de montrer qu’en chacun.e d’entre nous existe une partie plus sombre ».

L’émotion avant tout

Car Errikos Streich est un éternel insatisfait. Le sentiment de pouvoir toujours mieux faire, de devoir toujours aller plus loin obsède le tout jeune artiste, âgé seulement de 18 ans. Une insatisfaction inhérente au monde de l’illustration selon lui : « je ne suis jamais satisfait à 100% de mes dessins malgré mes nombreux retours positifs. Je crois que chaque artiste a du mal à être pleinement satisfait de ce qu’il produit ». Des dessins toujours imparfaits, tremblotants, à l’image de ses personnages décharnés. L’illustrateur ne fait pour l’instant que des personnages, la seule manière pour lui d’arriver à transmettre des expressions fortes tout en attisant la curiosité. « On a envie de savoir pourquoi tout ces personnages sont si malheureux. Pourquoi ils ont autant de cernes, pourquoi ils sont si maigres… » Des personnages  uniquement masculins, aussi, car « à chaque fois que je dessine des femmes, je trouve ça vraiment trop morbide, elles ressemblent toutes à Anabelle », explique le jeune artiste.

Makala en one-line

Le genevois a quelques collaborations à son actif. La première avec Pekodjiin pour son titre Ice Tray. Autre collaboration musicale avec le rappeur de la Superwak Clique Dewolph , pour qui il a fait une cover pour son titre FiNN. Errikos était présent au pavillon bleu avec la friperie Le Club qui a eu lieu au printemps dernier, ou Antipode vendait ses tote-bags personnalisés. Mais Errikos préfère attendre d’avoir plus d’audience pour faire d’autres collaborations. « J’aimerais bien faire une exposition, mais quand j’aurais plus de choses à proposer, et plus d’habits à montrer ». En plus de ses tote-bags disponibles sur demande, l’artiste vient de commencer le dessin sur skate, disponible en lot de trois soit pour skater soit en guise de décoration.

Le jeune artiste en est encore au tout début de sa carrière, et les envies ne manquent pas. Faire de la sérigraphie, de la broderie, de la linogravure mais aussi de la sculpture intriguent Errikos Streich. « Pour l’instant je vais avec le flow, je me prends pas encore trop la tête et je me laisse beaucoup de liberté. »

Une liberté qui se retrouve dans son travail, disponible sur sa page Instagram. Pour la suite des projets, pas d’actu immédiate, mais de jolis projets encore en cours d’élaboration.

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