[EPIC ESKIS N°15] Étienne Läderach

Enfance, imaginaire et douceur, voici notre 15e EPIC ESKIS. L’illustrateur et concept artist indépendant Étienne Läderach, connu également sous le pseudo Souponavet, a répondu à quelques questions.

Salut Étienne ! Qui es-tu ?

J’ai 29 ans. Je me suis formé aux Arts Appliqués, à Genève, en illustration et en BD avant de partir à Lyon trois ans pour un Bachelor en Concept Art. Il s’agit de développement visuel dans le domaine du jeu vidéo et de l’animation.

Qu’est-ce qui t’a décidé à passer du traditionnel au numérique ?

Ça a toujours été une envie je crois. Cet outil était en train d’être développé, je connaissais plusieurs artistes qui s’y étaient mis et ça m’a plu. C’était aussi en plein développement dans l’industrie.

Qu’est-ce qui te plaît dans cette technique ?

Pouvoir revenir en arrière a un côté très rassurant, je peux faire beaucoup de changements sans que ce soit définitif… Mais c’est un piège parce que ça peut devenir interminable. On te donne une boîte à outils avec beaucoup trop de possibilités, trop de pinceaux, de couleurs,… on peut zoomer à l’infini pour se perdre dans les détails. Ce qui est un de mes penchants. Le numérique m’évite aussi cette angoisse de la page blanche, ou l’idée de gâcher un beau papier. Ça m’offre de la liberté. Cela dit, j’ai encore de nombreux carnets de croquis et j’adore la spontanéité qu’ils m’offrent !

D’où est venu ton pseudo Instagram, Souponavet ?

C’est le hasard ! Il me fallait un pseudo en m’inscrivant et je ne pensais pas que ce serait un nom que je garderai. Tout compte fait, je l’aime bien : il est mignon et imagé.

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour cet EPIC ESKIS ?

Pour cette illustration, il y a l’enfance et un peu de nostalgie. Je m’explique : je voulais rendre cette étincelle qu’on a tous eu, à l’époque où on n’avait pas besoin de faire d’effort pour se raconter des histoires. C’est un réflexe qu’on perd en devenant adulte, et c’est cet état que je tente de retrouver en dessinant. Je voulais aussi un élément déroutant dans l’image, pour en faire une scène mignonne mais avec une touche d’étrangeté. D’où ce robot, qui peut autant exister dans la tête du petit garçon qu’en vrai.

Plus généralement, quel est ton processus créatif ?

Je commence à dessiner avant d’avoir une idée, c’est mécanique. J’essaie généralement de me raccrocher à une émotion, une atmosphère, et je fais des formes très vagues. Je laisse l’inspiration arriver, ce qui me donne un décor, une composition.

Quand l’idée se concrétise, j’essaie de la verrouiller avec un mood board. Je mets des photos, des dessins, des sources d’inspiration sur un tableau. Pour ensuite m’en éloigner et arrêter de le regarder.

Après, je fais un croquis préparatoire, avec les formes principales, la composition. J’en baisse l’opacité au maximum et je fais des à plats pour bosser les volumes.

J’aime beaucoup travailler en silhouettes ; le numérique me permet de zoomer et dézommer jusqu’à trouver l’équilibre qui me parle.

Une fois que c’est posé, j’ajoute des détails, j’habille en ajoutant de l’organique et des textures.

Quelles sont tes sources d’inspirations ?

C’est évident, mais avant tout la nature – des plantes, des végétaux, ce que je vois quand je me promène. C’est une source inépuisable, un monde absolument passionnant, je dirais même parfait. Les œuvres humaines essaient de l’imiter mais ce n’est jamais aussi beau.

Plus concrètement, pour cet EPIC ESKIS, j’ai pensé à deux artistes. Premièrement Ashley Wood, qui dessine en traditionnel et qui fait beaucoup de gros robots rétro, rouillés et mal foutus. Ensuite, Gop Gap, qui a ce truc de grandes touches de couleurs un peu grossières et qui dessine régulièrement des enfants. Ses ambiances lumineuses et de couleurs sont très réalistes, avec une touche de cartoon.

En ce moment, tu travailles sur quoi ?

Sur quelque chose qui n’est pas exactement de l’illustration. Depuis quelques années, je me suis pris d’intérêt pour le monde du jouet, plus précisément pour ceux design, pas loin des figurines de collection. C’est très en vogue aux États-Unis et en Asie, moins en Europe. Et j’aimerais donc en faire un. Ça me permet de combiner mon intérêt pour la 3D, physique et numérique : je vais sculpter un de mes dessins. J’ai quelques bases, mais ça va être beaucoup de découvertes.

La page Instagram d’Étienne Läderach.

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