La Bâtie, c’est le rendez-vous culturel immanquable de la rentrée. Pour sa 45e édition, du 3 au 19 septembre, le festival a plus que jamais mis l’accent sur la pluridisciplinarité. EPIC présente sa sélection, axée sur la scène locale, afin de s’y retrouver parmi les septante évènements proposés dans une cinquantaine de lieux différents.
En 2021, après une année difficile pour la culture, l’équipe de La Bâtie s’interroge : le regard des artistes, et celui du public, ont-ils changé ? Pour y répondre, le festival propose une édition qui, comme à son habitude, mêle grands noms et découvertes plus intimistes, en faisant la part belle aux artistes issu·e·x·s de la scène locale.
Huit minutes (nous y étions presque) – Operalab.ch
Musique – Pluridisciplinaire. 01.09.21 et 02.09.21, 20h, et 03.09.21, 19h. Le Cube, HEAD.
Huit minutes (nous y étions presque) est le résultat du projet Operalab.ch. Un principe simple et original : réunir des anciens élèves de plusieurs Hautes Écoles d’Art dans une résidence et voir ce qu’il en sort. Un concept placé sous le signe de la collaboration et de l’émulation pour un résultat polymorphe. Écriture, composition, interprétation musicale, théâtre et danse seront donc à découvrir au Cube (HEAD) comme un témoignage de cette génération d’artistes émergent·e·x·s.
Jukebox – Encyclopédie de la parole
Théâtre. 08.09.21 et 10.09.21, 19h, et 09.09.21, 18h. Théâtre Saint-Gervais.
Avec Jukebox, ce sont les Genevois·e·x·s qui sont au cœur du spectacle. Ou plutôt les voix genevoises. L’objectif de la comédienne Julia Perrazzini est en effet de « faire Genève » vocalement à travers l’interprétation de cinquante témoignages récoltés sur le terrain. Aux spectateur·rice·x·s de choisir ce qu’ils veulent entendre, à la comédienne de faire vivre récits et identités pour une immersion sonore dans la cité de Calvin. Un concept qui fait partie d’un projet artistique plus large, « Encyclopédie de la parole », qui explore l’oralité sous toutes ses formes.
Siestes acoustiques – banditbandeau / Brainchild / Lakna
Musique. 12.09.21, 17h. Château de Voltaire, Ferney-Voltaire.
Un dimanche musical dans un cadre idyllique. C’est ce que propose Siestes acoustiques en programmant trois concerts dans le splendide parc du Château Voltaire à Ferney. Au soleil (on l’espère) et entre les charmilles, vous pourrez profiter de trois ambiances musicales bien différentes mais toutes propices à une pause dominicale. Parole décalées, voix cassée et ambiance rétro pour banditbandeau et son électro-pop promettent un moment hypnotique. Mélange d’influences, entre Suisse et Burkina Faso, entre pop et R&B, (re)découvrez Lakna et ses textes inspirés du quotidien. Enfin, les titres empreints de nostalgie du groupe bâlois Brainchild colleront parfaitement à ces Siestes acoustiques proposés par La Bâtie.
Summer Break – Natacha Koutchoumov
Théâtre. Du 08.09.21 au 18.09.21. Comédie de Genève.
Le théâtre peut parfois être un monde particulièrement violent : pensez à la pratique des auditions, ce moment où se construit ou se défait la carrière d’innombrables comédien·ne·x·s. Dans Summer Break, la metteuse en scène Natacha Koutchoumov a décidé d’explorer ce passage souvent douloureux, pour mieux en saisir le caractère universel : la question du regard de l’autre, du désir, du rejet, de l’inconstance est posée à travers la mise en scène d’une audition de quatre comédien·ne·s pour le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. Le résultat ? Une pièce à l’univers horrifique, trouble, lynchéen, où le mystère n’est jamais loin.
L’Amour de la fille et du garçon – Prisca Harsch et Pascal Gravat
Danse. 05.09.21 et 06.09.21, 19h, et 07.09.21 et 08.09.21, 20h. Théâtre Pitoëff.
L’Amour de la fille et du garçon, c’est d’abord un texte de Charles Ferdinand Ramuz paru en 1921 dans le recueil Salutation paysanne et autres morceaux. Le plus célèbre écrivain romand en a par la suite fait un enregistrement audio, découvert en 1995 par les chorégraphes et metteur·se·s en scène Prisca Harsch et Pascal Gravat. Le couple décide alors de faire de la bande-son de la voix de Ramuz le coeur de sa première pièce. Des années plus tard, leur fille Milo Gravat et le danseur Ludovico Paladini donnent à nouveau corps aux amoureux imaginés par l’auteur vaudois, dans un tourbillon de sentiments qui s’annonce des plus prenants.
Y a pas de mal – Alenka Chenuz et Amélie Vidon
Théâtre. 10.09.21 et 11.09.21, 23h, 12.09.21, 21h, et 13.09.21, 19h. Théâtre Les Salons.
Avec Y a pas mal, Alenka Chenuz et Amélie Vidon, duo récemment sorti de l’école de théâtre des Teintureries, entreprennent un questionnement sur le rapport au corps, et plus particulièrement sur le tabou que demeure encore de nos jours la masturbation. Sur scène, les deux comédiennes s’appuient et jouent avec quatre entretiens sur le sujet de l’auto-érotisme, menés avec six personnes d’âges et de genres différents. Une parole brute qui vient interroger avec acuité notre rapport à l’intimité et au désir. EPIC avait d’ailleurs donné la parole à Amélie Vidon lors d’un épisode d’EPIC OMOT pour qu’elle présente un projet qu’on ne saurait trop conseiller de découvrir.
Le programme complet et la billetterie sont disponibles sur le site du festival.