À l’occasion de leur tournée Strass & Paillettes qui se ponctuera avec un live au Festival Transforme, EPIC-Magazine a rencontré les deux jeunes talents du rap genevois, Gio Dallas et Rounhaa. Dans cette première interview, les artistes reviennent sur leur rencontre, leur relation à la musique et leur avenir prometteur.
À tous deux 19 ans, c’est une histoire déjà forte avec le rap qui unit Gio Dallas et Rounhaa. C’est aussi l’histoire du premier qui entraîne le second dans la fureur du rap et de l’écriture, alors que les deux passionnés se partageaient leurs coups de coeur musicaux à l’école. Gio Dallas, initié à des ateliers d’écriture dans une maison de quartier. Encadré par l’un des membres du crew Marekage Streetz le musicien en herbe se met à enregistrer au studio dès 2015 accompagné de RV, son ingénieur son. Rounhaa, quant à lui, les rejoint un peu plus tard, en 2017, pour enfin enregistrer son premier morceau.
Entre old school et trap, il n’y a qu’un pas
Le goût de la rime, les deux amis le partagent vite. Inspirés par Youssoupha, Kerry James, Guizmo ou encore Alpha Wann, c’est le rap « à l’ancienne » aux influences old school qui nourrissent les premières envies de rapper. Avec l’émergence de la trap, les choix de productions évoluent pourtant vers des mélodies plus entrainantes et rythmées. Toujours, Gio Dallas aime qualifier sa musique d’organique: « C’est quelque chose qui sort de moi, je m’inspire de ce que je ressens et j’essaye de retranscrire une émotion », explique-t-il. Qu’importe alors le style de l’instrumentale qui se trouve derrière, elle traduit toujours un moment, une sensation précise qui témoigne aussi des influences puisées dans d’autres styles musicaux.
Gio Dallas et Rounhaa s’inspirent aussi entre autres de flamenco avec des artistes comme Paco de Lucia ou plus récemment Rosalia, tout en recherchant des mélodies réalisées à la fois par des beatmakers mais aussi par des musiciens. Ainsi, Gio Dallas collabore avec un guitariste pour certains morceaux, ou l’invite sur scène pour apporter une autre dimension à son live. Encore une fois, le mélange des musiques old school et actuelles se mêlent aux techniques de productions que les deux rappeurs affectionnent.
Deux univers complémentaires
« Je me rends compte que je suis de plus en plus exigeant, c’est aussi pour cela que j’aime produire moi-même », explique Rounhaa. En autodidacte, le musicien aime « tout faire tout seul », en ayant appris à geeker sur les logiciels et en proposant un projet complet. Cette dimension se retrouve jusque dans la réalisation de certains de ses clips. C’est le cas pour Galaxie, ancré dans une démarche totalement homemade. Un univers spatial, bien propre à lui, voilà ce que recherche Rounhaa.
Sans concession, le jeune rappeur aime dire qu’il voit « une bonne alchimie » entre deux musiques pourtant différentes. Gio Dallas et ses morceaux aux styles plus éclectiques essaye d’offrir une palette large de ses capacités à travers ses différents projets ou morceaux déjà sortis. Il voit également une énergie créatrice positive dans la mise en commun de deux univers bien distincts.
Si Gio Dallas et Rounhaa travaillent chacun en solo, ils aiment se retrouver autour d’une collaboration, mais aussi et surtout portent une oreille attentive au travail de l’autre. Très productifs tous les deux, les jeunes compositeurs utilisent les réseaux sociaux et les clips pour développer leur présence dans le rap game genevois. L’idée de faire une tournée ensemble à l’été 2019 est apparue alors comme l’occasion « de se donner de la force », comme aiment annoncer les deux rappeurs.
« Nous développons nos jeux de scène, on s’est alors dit qu’à deux on pouvait s’aider, et surtout rassembler nos publics respectifs », explique Rounhaa. Pour ainsi connecter leurs publics et apporter de la crédibilité à leur projet, les deux jeunes musiciens ponctueront leur tournée avec une date au Festival Transforme, de quoi lancer une belle suite pour leur rap qui risque de se répandre très vite à Genève !
Pour écouter le rap éclectique de Gio Dallas sur Spotify
Sans oublier l’univers spatial de Rounhaa