La poésie aquatique du Bateau Dragon de Dolphin Flights

Dolphin Flight © Théa Giglio

Il y a des groupes dont le nom est particulièrement bien choisi. C’est le cas de Dolphin Flight, un quintet biennois. Tout est dit, ou presque : c’est psyché, planant et aquatique. On s’imagine sans peine un gif un peu kitsch représentant un coucher de soleil multicolore devant lequel saute un dauphin, le tout entouré de paillettes clignotantes, mais pas de panique : ce n’est vraiment ni aussi niais ni aussi barbant !

Dolphin Flight propose une musique aquatique, à mi-chemin entre le rock psyché des années 70 et la trap adoucie. Le groupe biennois formé d’Ivan Crichton (clavier et clavier basse), Gilles Humair (clavier et chant), Luc Grandemange (guitare et chant), Fabrice Pittet (batterie, percussions et chant) et Arnaud Pradervand (guitare et basse) a réussi à se forger une identité sonore résolument contemporaine et personnelle. Le quintet clôt donc sa tournée européenne d’octobre par la réédition de Bateau Dragon. Sorti au début de l’année en cassette, cet album en était la face A, la face B s’intitulant Julia’s Roofparty.

Après un premier album, Mydriase, sorti l’année passée en formats vinyle et numérique sur le label genevois Cheptel Records, un second opus, Bateau Dragon, voit donc le jour en 2019. Dolphin Flight y abandonne l’anglais pour se consacrer exclusivement au français, et évolue également musicalement. L’ambiance langoureuse de Mydriase est toujours au rendez-vous, mais le voyage à bord du Bateau Dragon emmène ses auditeurs et auditrices plus loin. La continuité entre les dix morceaux de l’album est évidente ; il est construit et réfléchi, propose une progression. On embarque pour un voyage d’une demi-heure sur une mer musicale calme et sensuelle. Les influences psychédéliques sont obnubilantes, parfois teintées de vocodeur ou de percussions latines et tropicales. On navigue à travers des nappes de synthés, on entend de la guitare plus ou moins réverbérée, une basse qui s’ancre dans les profondeurs et une batterie qui fait doucement clapoter l’onde, à moins qu’elle ne la rende légèrement houleuse. Et il y a du chant, moins de voix de tête que dans le premier album, mais des textes tout aussi poétiques qui racontent la traversée.

Bateau Dragon est disponible, depuis vendredi 1er novembre, en format numérique sur toutes les plateformes habituelles. Ça dure le temps d’un rêve, ou d’un bref trip à l’acide, et c’est à écouter en boucle pour faire durer le plaisir.

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