Avant leurs deux représentations à La Gravière mercredi et jeudi, présentation des Amis Savoureux et de leur cabaret, une forme de spectacle qui a su trouver son public à Genève.
« Surtout, ce qu’il faut dire, c’est que c’est drôle. » C’est comme ça que Leo Mohr, qui a fondé le collectif Les Amis Savoureux, a conclu l’interview. Donc voilà, le message est passé, si vous voulez vous marrer rendez-vous à La Gravière mercredi et jeudi soir pour Le Cabaret des Amis Savoureux. Du cirque drôle, de la musique drôle, des MC drôles, du drag drôle, bref vous avez compris l’idée. Autour du collectif des Amis Savoureux (Leo Mohr, Raphaël Archinard, Nathaly Leduc, Camille Tavelli et Françoise Gautier) sept autres artistes viendront présenter des numéros, qui font sans arrêt plus d’adeptes puisque les précédentes éditions ont affiché complet.
Les Amis Savoureux
Car Les Amis Savoureux et leur Cabaret n’en sont pas à leur coup d’essai. Cinq ans qu’ils offrent un espace qui permet à la fois aux artistes de tester leurs numéros et au public d’assister à des représentations sans cesse renouvelées et qui sortent du cadre de la scène comique traditionnelle. « Ce qu’on a appris avec Nathaly, dans l’école de clown que l’on a faite, c’est faire de l’humour souvent absurde mais toujours en lien avec le public. En revenant à Genève, j’ai senti qu’il y avait beaucoup d’espace pour le stand up et l’impro, ce qui est super, mais qu’il y avait peu d’espace pour le reste, pour tout ce qui peut être drôle mais qui ne rentre pas exactement dans ces cases. » Leo Mohr profite donc d’une carte blanche à La Parfumerie pour créer Les Amis Savoureux et lancer le Cabaret. « C’était une super occasion parce que quand on travaille avec l’humour, c’est hyper important d’avoir un public pour expérimenter, pour tester nos numéros, donc le Cabaret répondait aussi à un besoin de la part des artistes », précise Nathaly, qui a rejoint l’aventure à ses débuts.
Une première édition à la Parf’ donc, suivie par d’autres à l’Almacén et au Théâtricul. Très vite dépassé·e·x·s par leur succès, les Amis Savoureux migrent à La Gravière, afin de pouvoir accueillir plus de monde mais aussi de répondre à des besoins techniques croissants, comme l’explique Leo Mohr : « Au fur et à mesure des éditions, le Cabaret a évolué : maintenant, on a des numéros plus carrés, plus travaillés, qui sont demandeurs en termes d’espace, de son, de lumières, même si l’on garde une grande place pour l’expérimentation. La Gravière, en tant que club, permet également d’associer l’idée de la fête à celle du théâtre, ce que l’on retrouve rarement à Genève. » L’occasion de pérenniser le Cabaret également, puisque la Gravière leur permet de jouer tous les deux mois, dans le cadre du label Act !.
Le Cabaret
Une représentation tous les deux, mois mais pour un Cabaret à chaque fois différent : « Le but, c’est de prendre les codes du Cabaret et de jouer avec, on puise dans des choses que l’on connaît mais aussi dans des disciplines où on est moins à l’aise, comme la magie », explique Raphaël Archinard, qui a souvent pris le rôle de MC lors des éditions précédentes. « Et surtout, on présente des artistes différents à chaque édition, on leur explique le concept mais on leur laisse une grande liberté, souvent on ne sait pas ce qu’ils vont proposer, ce qui fait l’unicité de chaque représentation », ajoute Camille Tavelli. Des numéros différents, des disciplines différentes mais reliés par un fil rouge, créé pour l’occasion. Et toujours en mixant des artistes expérimenté·e·x·s et nouveaux·elles venu·e·x·s dans le monde de l’humour, dans le but de soutenir et valoriser la scène émergente. Pour cette édition de février à La Gravière, Barnabé, Anthony Dietrich Buclin, Noémie Guillot, Lara Jäger, Sébastien Olivier, Marion Agoston et Yannis Ziesche, en plus des cinq membres permanent·e·x·s des Amis Savoureux, présenteront des numéros autour, principalement, du cirque, du stand up et de la musique.
Le cabaret, un art qui se développe à Genève
Si Les Amis Savoureux proposent deux dates consécutives ce mois-ci, c’est parce que depuis le début de la saison les dates uniques se sont vues prises d’assaut et le collectif a du refuser du monde. Un public demandeur donc, et surtout fidèle : « On a un public qui nous suit, on voit souvent les mêmes têtes. C’est agréable pour nous surtout parce que ce public est habitué aux cabarets, et l’on ressent une grande bienveillance de sa part. Iels savent qu’on expérimente, que tout ne marche pas toujours, mais l’ambiance est toujours là, c’est toujours très festif », développe Raphaël Archinard. Un succès qui ne se limite pas aux Amis Savoureux, puisque d’autres cabarets ont vu le jour ces derniers mois à Genève comme Le Cabarius, qui a repris la scène de l’Almacén, ou encore l’Arboretum, plus tourné vers les performances. « Ça fait plaisir de voir cette scène se développer, et c’est aussi super de pouvoir aller voir ou jouer dans des cabarets que l’on n’organise pas ! », conclut Nathaly Leduc.
Pour découvrir le Cabaret, rendez-vous à La Gravière le 22 et 23 février. Prix à choix (10.-, 15.-, 20.-). Prochaines dates le 6 et 20 avril, à la Gravière également. Réservations : lesamissavoureux@gmail.com.