L’Eclair est un projet qui a vu le jour il y a environ deux ans, porté par « Le Colonel » et « Mr China » qui nous parlent du projet, de leurs inspirations et de leurs envies. Portrait d’un groupe qui émerge et qui intrigue.
Le début de L’éclair
Alors qu’ils étaient à Londres, ces deux musiciens ont décidé de former L’Eclair « un projet sur le long terme, qui devait être un duo à la base, mais qui évolue constamment vers une forme qui nous est inconnue à chaque fois » nous raconte l’un deux. En rentrant à Genève, d’autres musiciens se sont petit à petit joints à eux, les amenant au nombre de sept à l’heure actuelle « Mais on aimerait bien être onze, comme dans une équipe de foot ! » s’exclame Mr China. Sept musiciens venant d’horizons différents, ayant tous d’autres groupes actifs sur la scène romande, comme les Cats Never Sleep ou Cosmic Fields. Un projet plein de mystère : utilisation de pseudos, deux titres seulement disponibles sur la toile, peu de présence sur les réseaux sociaux… L’Eclair, une utopie qu’ils considèrent comme un « side project » répondant à un besoin de nouveauté de la scène genevoise.
Le style et l’influence
« On essaie de faire quelque chose qui n’est, selon nous, pas très présent sur la scène aujourd’hui, proposer une musique sans paroles quelque chose qui puisse faire danser les gens. On pense qu’ils aimeraient tout autant avoir un groupe à 2h du mat’ qu’avoir un DJ, et c’est ce qu’on essaie de faire » nous dit Le Colonel. Le but est de faire danser les gens avec un style plus groove que funk, aussi nommé « exo groove post internet », reprenant toute la diversité qu’offre internet, tout en sortant des grands classiques entendus à la télévision ou à la radio avec des influences tels que Can, Tim Maïa ou les bandes sons des films érotiques italiens des années 70. Un style largement inspiré des seventies « mais vu à travers nos yeux et comment on aimerait aussi leur apporter une touche futuriste. Avant ça on adorait ce qui était black music, tout ce qui est musique funk, mais on n’avait jamais essayé quelque chose de plus seventies et ça marche bien ! On a vu que les gens commençaient à danser et on a toujours eu de bons retours alors on est contents ». Un intérêt pour la musique africaine aussi, ou d’autres cultures qui ont une façon de sonner « un peu crade, pas du tout 2017, mais qu’on adore ! ».
L’album
Leur premier album est disponible dès 18 août. Intitulé Cruise Control, celui-ci sort sur le label Rock This Town qui organise des concerts depuis plus de dix ans à Genève. Un album composé de six titres plus considéré comme un premier jet que vraiment comme un premier album. « On l’a fait en un jour de live et deux jours d’ajouts d’instrumentaux, alors on est super content de ce premier album, mais je pense que le prochain sera vraiment considéré comme tel » nous dit Mr China. Un deuxième album déjà en route, qui sera probablement enregistré en décembre en Hollande, moins groove que le premier. La pochette de l’album ? « Un pote a scanné une pochette de guide d’autoroute des années 70. C’est une sorte de flèche en arc en ciel, c’est vraiment bon enfant, super naïf, pas de sex-appeal là-dedans, et ça prend tellement de sens, c’est vraiment un gag un peu comme L’éclair. » Un gag qui enchaîne les dates en ce début de mois d’août, avec notamment le festival du film de Locarno le 11, et la scène Ella Fitzgerald avec L’orage le 16. Une date qu’ils attendent avec impatience : « ça serait génial qu’il commence à pleuvoir et qu’on crée une tempête ! ».
Une dizaine de concerts depuis deux ans, qui leur permettent de composer et de vraiment travailler sur la musique en elle-même « Ce qu’on veut surtout c’est faire de la musique et la prochaine étape qu’on voit c’est le deuxième album. On ne fait que peu de concerts, parce qu’on aime bien garder ce projet. Ça apparaît, ça produit quelque chose, et ça disparaît, c’est très éphémère comme apparition, comme un éclair » raconte Mr China.
« Il n’y a pas de rêve proscrit » Le Colonel
« On a une sorte d’utopie de comment devrait être la musique, on est conscient qu’on n’est pas un groupe qui a un avenir dans la commercialisation. Aujourd’hui si tu n’as pas de parole, pas de refrain, c’est fini, la radio te passera peu. On a juste envie de faire ce qu’on veut de A à Z, d’offrir toujours quelque chose de nouveau à chaque prestation. On rêve de faire voyager ceux qui viennent nous voir et d’être en communion avec eux. On aurait pu faire de la pop eighties avec une fille qui chante mais on essaie vraiment de se mettre en difficulté, parce que même si ça parait très facile comme musique, on bosse énormément. » dit Le Colonel. « L’Eclair ça a un côté intriguant, ça implique une certaine personne qui n’est pas physique mais qui n’est pas non plus végétal. C’est un esprit l’éclair, c’est la recherche, c’est quelque chose qui est au-dessus de nous et qui nous prend, qui nous dirige vers la recherche de quelque chose. Nous-même on ne sait pas vraiment encore vers quoi va nous guider l’éclair, on peut imaginer ça comme un esprit d’indien d’Amérique, comme une sorte de chaman. » Un chaman qui plaît, qui fait danser et surtout qui apporte de la nouveauté sur la scène genevoise. On se laisse envoûter par ses sonorités venues d’ailleurs, qui surprennent, qui enchantent, mais surtout, comme l’ont dit les deux musiciens, « C’est le futur ! ».
Retrouvez L’éclair sur la scène Ella Fitzgerald le mercredi 16 août.
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