L’histoire de Red Alibi commence en même temps qu’Arnaud devient stagiaire dans le bureau d’architecture Pont12 où il rencontre la chanteuse Lara Tikulin. Quelques semaines plus tard, ils se retrouvent dans un local pour jouer des reprises qui laissent rapidement place aux compositions pour aboutir en février 2017 à la sortie de l’album « – coma – ». Retour sur cette aventure musicale avec Arnaud Baudoin, guitariste-compositeur-producteur de 24 ans.
« J’ai fait onze ans de violon quand j’étais jeune, dont deux ans dans l’orchestre de mon collège, à Voltaire. Après j’en ai eu marre de bosser cet instrument pendant une heure et demi chaque jour, alors dès que j’ai obtenu mon attestation, j’ai laissé tomber le violon pour la guitare ». La suite ? Elle s’enchaîne rapidement pour Arnaud : il intègre le groupe de rock d’Ejay Vanderson, avec lequel il enregistre un album à Brighton durant l’été 2010, puis joue avec le groupe nouvellement crée « The Vandersons ». Les mois passent, mais le projet s’essouffle. Arnaud entreprend ensuite un Bachelor en architecture à l’EPFL. Il a désormais moins de temps pour ses projets musicaux et décide de se concentrer sur ses études le temps nécessaire. En septembre 2015, il est engagé comme architecte stagiaire chez Pont12 Architectes, c’est dans ce bureau d’architecture qu’il fait la connaissance de Lara Tikulin, chanteuse talentueuse, avec qui il débutera son projet actuel red alibi.
Pour ce projet, tous les instruments que vous entendez, à l’exception de la basse sur certains morceaux, sont le résultat du travail de composition d’Arnaud : « mon unique expérience en matière de composition remontait à mon travail de maturité, pour lequel j’ai composé trois morceaux », confie-t-il. Après une pause liée à son entrée à l’EPFL, il s’y est remis l’année dernière suite à l’achat d’une pédale loop pour sa guitare. « Pour les autres instruments j’y suis allé un peu à tâtons… Au final, je suis vraiment satisfait du résultat ! ». Pour le binôme, le processus de composition s’apparente à un va-et-vient : « je présente à Lara des ébauches de morceaux et elle lui donne une nouvelle couleur avec sa voix. Puis je retravaille le morceau et le lui présente à nouveau. Ce qui est impressionnant avec elle, c’est qu’elle fonctionne au feeling : elle ressent dès la première écoute si une partie dans un morceau ne lui convient pas ». Pour ce qui est des textes, ils sont la création Mujo, écrivain et parolier australien résidant à Lausanne. Un an après la première composition, en février dernier, Red Alibi dévoile l’album – coma -. « Le grand avantage est que l’enregistrement s’est fait chez moi dans ma chambre. On avançait à notre propre rythme, plutôt soutenu en l’occurrence » indique Arnaud.
Avant même la première écoute, c’est bien le visuel de l’album qui impressionne. Les illustrations, signées Grégoire Guex-Crosier (vous pouvez admirer son travail ici), ami architecte d’Arnaud, représentent des personnages, féminin ou masculins, dotés de chevelures extravagantes accaparant l’espace tels les volutes d’encre noir qui empreignent l’eau. Ce design contraste avec la sobriété des écritures rouges sur fond blanc et leur format minimaliste.
Par rapport au contenu même de l’album, les deux artistes se plaisent à qualifier leur style musical d’électro-soul, mais les influences trip-hop, jazz et hip-hop sont bien présentes. « J’ai personnellement beaucoup été inspiré par la nouvelle vague d’artistes hip-hop de Londres, comme Tim Misch ou Jordan Rakei entre autres » explique Arnaud. En matière de composition, Arnaud admire le travail de FKJ, qui gère à lui seul tous ses instruments à la fois en live, que cela soit la guitare, la batterie, la basse ou même le saxophone (à voir ici !).
« Cela pose la question des prochains concerts pour Red Alibi. On y a réfléchit et deux possibilités s’offrent à nous. La première avec une formation avec plusieurs musiciens ; idéalement un pianiste, un deuxième guitariste, un batteur et un bassiste » imagine Arnaud. « L’autre possibilité est d’avoir une formation plus réduite avec un trio ». Peu importe le type de formation qui sera choisi par le groupe, l’objectif reste le même : « on veut amener une nouvelle couleur au morceau original, faire en sorte d’ajouter un cachet supplémentaire à la performance live, en partenariat avec d’autres artistes ». Les dates des prochains concerts seront bientôt dévoilées, tout comme la date du vernissage de l’album, mais en attendant, Red Alibi continue à produire de nouvelles compositions. L’avenir du projet se compose ainsi sur plusieurs tableaux : le groupe continuera à composer des chansons et il cherchera à développer en parrallèle son projet « live » avec une formation élargie et des partenariats avec des dessinateurs, danseurs ou rappeurs qui partagent leur univers. Dans tous les cas, l’aventure Red Alibi ne semble pas prête à s’arrêter de sitôt.
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Si vous voulez soutenir le projet Red Alibi en achetant l’album de (10 titres) à 20 francs, envoyez un mail à music@redalibi.com.