[EPIC OMOT N°4] avec GO GO GO : L’absence de gouvernail, entre art et vie par Sous chiffre

Pour sa carte blanche littéraire, EPIC-Magazine s’associe, ce mois-ci, au Grütli – Centre de production et de diffusion des Arts vivants à l’occasion de la première édition de GO GO GO, pour une lecture avec Dorothée Thébert et Filippo Filliger.

Du 9 au 11 janvier 2020, les art vivants prendront possession du Grütli pour trois jours boulimiques, où se rencontreront performances, théâtre, danse, lectures, installations et projections. Le maître mot du GO GO GO, la diversité. Comment un.e artiste et un public échangent-ils ? Quel lien les lie-t-il l’un.e à l’autre ? Et quels liens aussi se forme-t-il entre toutes ces propositions artistiques ? Entrent-elles en résonance et que disent-elles entre elles ? Dans cet esprit d’accueil et de partage, l’événement ouvrira gratuitement ses portes à tous et toutes.

La compagnie Sous chiffremontée par Dorothée Thébert et Filippo Filliger, nous offre un aperçu par leur deux voix de L’absence de gouvernail, installation et performance qui sera présentée sur les trois jours, jeudi 9 à 19h puis à 20h10, vendredi aux mêmes heures et samedi de 14h30 à 22h30.

Qui êtes-vous et qu’est-ce que Sous chiffre ?

Nous sommes Dorothée Thébert, photographe et Filippo Filliger, réalisateur. Nous sommes compagnons de travail et couple dans la vie. Sous chiffre est le nom de la compagnie avec laquelle nous avons scaladé le Stromboli, joué à poil à cache-cache à Berlin, passé trois jours au lit pour un remake du Bed-In de John Lennon et Yoko Ono, contacté des polissons sous chiffre, fait disparaître les spectateurs d’une galerie dans une masse noire au son de lieds de Schubert, proposé à un danseur moderne de mettre un tutu et remonter sur scène à presque 60 ans, réfléchi au rapport entre effeuillage et confession, mis en scène un bal dans un kiosque à musique, rêvé d’acheter une soucoupe volante, hypnotisé une comédienne le temps d’une représentation, fait défiler l’élite intellectuelle qui a ébauché les utopies du vingtième siècle entre deux saunas, perdu le gouvernail, erré sur la roche sèche de Lampedusa, écrit la Déclaration des droits de l’humain sur le trottoir avec les passants et présenté les travaux qui en découlent dans différents théâtres et espaces d’art contemporain. Notre couple se porte toujours bien.

Vous serez présent.e.s au GO GO GO avec L’absence de gouvernail, à quoi devrions-nous nous attendre ?

Il y aura des bancs pyrogravés avec des slogans de Mai 68 et des pensées d’artistes de la même époque. Il y aura des tables modulables, une sauce tomate collective, des fanions de fête, une collection d’assiettes peintes à la main, des dialogues à lire à haute voix, des exercices de respiration à faire seul ou à plusieurs, un journal lumineux sur lequel défilent des réflexions sur la liberté, une dégustation de boisson fermentée aux micro-organismes, des ateliers d’artisanat. Dans cet ordre ou dans un autre. On verra bien…

Pour ce spectacle vous avez travaillé sur la question de l’art et la vie, en particulier autour des pensées de l’artiste Robert Filliou affirmant l’absence de frontière entre l’un et l’autre. Pourquoi ce choix ?

En tant que couple travaillant ensemble, nous discernons mal les frontières entre notre pratique artistique et notre vie. Les dialogues écrits pour L’absence de gouvernail en sont d’ailleurs la preuve, puisqu’ils proviennent de discussions que nous avons eu aussi bien à bicyclette que dans un kebab… En nous plongeant dans l’œuvre de Robert Filliou, nous étions surtout attirés par l’immense liberté qui se dégage de ses réflexions philosophiques et ses expérimentations sur la vie, à travers l’art. Et petit à petit, nous nous sommes éloignés de lui pour garder une sorte de « filliousophie », un esprit ludique, un questionnement sur le vivre-ensemble.

Vous décrivez votre spectacle comme « permanent » et « itinérant », comment associez-vous les deux ?

Cela fait référence au principe de « création permanente » développé par Robert Filliou, qui associe l’art au principe libérateur de la création, dans la vie quotidienne. L’activité artistique se définit par le jeu, la pensée et l’apprentissage dans un processus toujours en mouvement où l’autre a une place centrale.

L’itinérance est une condition importante pour pouvoir jouer cette pièce auprès de différents publics : ceux du milieu associatif, de l’art contemporain, du théâtre ou dans les écoles.

Vous êtes deux derrière l’écriture du texte de L’absence de gouvernail, comment s’est déroulé ce temps à quatre mains ?  

L’écriture s’est faite en deux temps : nous avons tout d’abord longuement parlé pour faire émerger les sujets des différents textes. Puis Filippo a écrit un premier jet que nous avons rediscuté ensemble, en vue d’une seconde écriture, commune. Dans ce travail d’écriture, les dialogues sont accompagnés de recettes, de chansons, de questions à poser au public, de photos, pour proposer un texte protéiforme qui œuvre comme une boîte à outils avec laquelle il est possible de construire un spectacle « do it yourself ».

Votre EPIC OMOT, il raconte quoi  ?

Le mélange indissociable entre l’art et la vie.

Pour en découvrir plus encore et se poser plus de question, cela sera au GO GO GO, le jeudi 9 à 19h puis à 20h10, vendredi aux mêmes heures et samedi de 14h30 à 22h30, au Grütli dans le couloir ADC au deuxième étage.

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