Toucankhamon, le collectif le plus ethnique de Genève qui décolle !

Central Station, nous rencontrons 5 des membres de Toucankhamon qui s’impose depuis peu comme l’un des collectifs montant de la scène électronique genevoise. Curieux d’en savoir plus sur la formation du groupe ainsi que sur sa musique notoirement groovy, nous leur posons toutes nos questions dans l’ambiance la plus relax qui soit.

Qu’est-ce que ce projet intriguant du nom de Toucankhamon ?

Reda: C’était une idée de tous se rassembler pour passer une bonne soirée sur un coup de tête. Il y a eu un engouement de groupe: Ernesto, Peko, Reda, Ramin, Andreas puis Larsaint et Kay en ce qui concerne la prod et Maxime Berger pour le visu ! On a senti que ce projet allait vraiment devenir concret parce qu’on avait une bonne énergie et qu’on pouvait proposer quelque chose de nouveau à Genève. Il y a une nouvelle scène avec de nouvelles tendances, ce qui fait que les gens sont beaucoup plus ouverts à autre chose. Le point commun de tous les membres de Toucan c’est qu’on partage tous cet amour pour la musique électronique.

Le Toucan c’est parce qu’on voulait amener une ambiance latine que propose notamment Ernesto, et tropicale que propose Peko. À cela on a ajouté notre variété orientale avec Ramin. Tous ces attributs sont alors représentés à l’aide d’un Toucan. Toucankhamon, c’est un jeu de mot assez populaire mais on espère montrer toute la diversité qui se cache derrière ce design ! Notre musique est très authentique et nous avons chacun un style très différent, tous issus d’origines différentes: Ernesto vient du Chili, Larsaint est d’origine éthiopienne, Kay du Sierra Leone, Ramin d’Iran, Reda du Maroc, Peko de Tunise, Andreas d’Iran et d’Italie… C’est un beau mélange qui a réussi à se traduire dans la musique ! Ça pourra clairement se remarquer dans notre nouvel EP qui s’appelle Tayara. Toutes ces origines différentes prennent pourtant source à Genève.

Vous êtes dans l’effet de mode ?

Pekodjiin: Je fais partie d’Ozadya avec qui, c’est vrai, on a lancé une sorte de mode. Mais pourtant je ne vois pas du tout Toucankhamon comme une concurrence. Ce collectif c’est un délire, on se définit par des racines qu’on revendique: orientales, afro, afro-latines… On va chercher des samples qui ont déjà une énergie et on les retaff à l’heure actuelle, tout en étant très axé sur la house. On est house-ethnique en fait, et c’est comme ça qu’on s’est tous réunis. Ça se ressent qu’aucun de nous est 100% suisse.

Larsaint: Je pense qu’on est à l’envers de la mode. Aujourd’hui tout ce qu’on voit ce sont des soirées mono-genre: nous on apporte de l’éclectisme là-dedans. On va chercher dans toutes les ethnies, chacun apporte sa touche. Pendant la soirée on alterne, on change les ambiances, et au final on fournit un spectacle. Ensuite, on adapte ce spectacle à l’endroit où on joue. Ce qu’il faut garder en tête c’est que ce qui nous différentie c’est le mélange ethnique à travers la house ou de manière plus générale, la musique électro. On veut faire parler notre côté ethnique. Toucankhamon c’est l’endroit où on peut exprimer une belle harmonie dans toutes nos différences.

Kay: C’est vachement important de dire que chacun a sa touche, aucun n’écoute les mêmes styles de sons ! On est pas un groupe où chaque personne a le même style. On se retrouve pourtant dans un truc qui marche bien parce qu’on partage le même attachement à nos racines respectives. Les samples viennent de partout dans le monde, ça fait voyager !

Reda: On a beaucoup de gens derrière nous, dès nos premières soirées il y avait énormément de monde. Il ne faut pas oublier que nos amis nous soutiennent ainsi que ceux qui gèrent l’aspect com’. Merci à Maxime Berger qui a fait nos affiches et qui a bien bossé sur le visuel du Toucan. Pour l’anecdote avec le Toucan, c’est que c’est un oiseau migrateur. Comme lui, on migre en quelques sortes avec la musique, on est jamais à cours d’idées, on est curieux de savoir ce que chacun écoute. Le Toucan peut jauger la température de son corps avec son bec donc il a toutes les caractéristiques qui nous sont similaires. Comme Larsaint le disait, pendant un spectacle  nous aussi on doit s’adapter aux genres de soirées et jouer en fonction de nos backgrounds respectifs.

Mais parmi toute cette diversité que Toucankhamon propose, quel public vise-t-il ?

Larsaint: On a pas de cible de public particulier. On essaye de rassembler tous types de gens, autant alterno que all-style, clubbing…

Reda: C’est comme Haribo, c’est pour les grands et les petits ! (rires)

Ernesto: L’idée c’est de faire danser les gens avant tout, de s’ambiancer et de transcender ce truc en revendiquant nos racines. On est fiers de ces racines, on est les premiers à danser sur les musiques de nos potes !

Kay: On est vraiment ouvert à tous, à tous les styles… On représente Genève qui est une ville très cosmopolite en fait, c’est ça. On est de Genève mais d’ailleurs aussi, au final c’est la même chose…

Vous allez les chercher où alors ces samples qui viennent d’ici et d’ailleurs ?

Ernesto: Moi je vais chercher des samples dans ce que je faisais au tout début: du reggae. Je mixais dans un vieux sound system tout en vinyles. Après je suis parti sur les musiques latines, salsa, cumbia… Plutôt oldschool parce que ce sont des sonorités qui me parlent, les trucs qu’on écoutait en grandissant. Moi, mes parents ils faisaient la teuf sur de la salsa, du merengue et de la cumbia ! Ça me parle, c’est de la musique qui véhicule de la positivité, un esprit festif où on partage et on communique. Mélanger ça avec de la musique électronique aujourd’hui en 2018, pour moi ça veut dire que je reprends mes racines et que je les actualise !

Larsaint: Moi à la base j’ai commencé par jouer de la techno, c’est un style qui m’a particulièrement influencé. Je vais aussi chercher dans des sons ancestraux, dans les percussions par exemple ou dans les instruments très typique d’une région ou d’une autre. J’utilise des plateformes comme Hard Wax et Bandcamp. Mais si je dois dire encore un truc: la house nous rassemble tous, c’est la maison, c’est la famille, c’est la joie, c’est funky ! Ca met le sourire aux lèvres.

Kay: J’ai commencé par la Drum and bass, mais que ce soit dans ce style ou dans la house j’ai toujours cherché le côté groovy. Ce que j’aime c’est que ça bouge, que ça bounce ! Du coup la Drum and bass liquid comme je l’aime se retrouve avec la house. Au niveau des samples je fais la même. Ces derniers temps j’ai surtout cherché des trucs de la région d’où je viens, d’Afrique de l’Ouest, et là le but c’était vraiment de redécouvrir les artistes que j’écoutais plus petit. Il y a beaucoup à faire au niveau de l’afro beat et des possibilités infinies !

Vous avez quelques dates qui arrivent début 2018. Où allez-vous mixer prochainement ?

Reda: On propose un vernissage au 33 Tours ce samedi, on exprime notre volonté de vouloir collaborer avec des artistes de branches différentes, pas forcément associées directement à la musique. Le résident du 33 Tours El Churros nous a par exemple constitué notre nouveau logo, minimaliste mais qui nous représente bien. Ce sera une ambiance ouverte aux curieux ! Ensuite on sera au Motel Campo le 20, dans la kiss room, justement en amont de la techno qui sera présente dans la salle principale. Le 23 février on sera au Decibell, ce sera carte blanche donc j’encourage ceux qui ne nous connaissent pas à venir nous découvrir !

Pour la petite surprise on aura aussi une soirée le 3 février mais on ne peut pas vraiment encore révéler l’emplacement exact…. !

Parlez-nous de cet EP qui sort samedi….

Pekodjiin: L’album s’appelle Tayara, qui veut dire avion comme l’envol du Toucankhamon (rires) . Mais c’est aussi une expression en maghrébin qui veut dire « c’est super, c’est stylé ». Cet EP c’est un vrai délire évolutif entre plusieurs house de type ethnique, mais avec des approches différentes.

Reda: Cet EP c’est aussi une façon de se dire qu’on était capable de produire et de sortir quelque chose de correct. On a tous de l’expérience à droite à gauche, surtout Peko d’Ozadya qui nous a tiré vers le haut avec cette volonté de produire. C’est une vraie collaboration. On espère que ce sera le décollage, quoi !

Toucankhamon sera présent:

Le samedi 13 janvier au 33 Tours, lien de l’event: ici

Le samedi 20 janvier au Motel Campo, lien de l’event: ici

Le 3 février, lieu inconnu, TBH

Le 23 février au Decibell, TBH

Tayara, EP sorti le 13 janvier 2018 disponible: ici

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