Coincé entre Blade Runner, Com Truise et un jeu vidéo, Lacrema nous a raconté son univers esthétique et musical autour d’un verre à La Petite Reine…
Lacrema se lance d’abord dans les tatouages avant de vraiment toucher à la musique et aux logiciels: « en fait j’étais tatoueur à la base mais ça me soulait un peu de ne pas pouvoir faire mes trucs à moi, alors j’ai fait de la zic ! Je dois avouer que je suis un peu un geek et surtout, j’avais envie de créer de A à Z alors je me suis lancé dans la musique électronique ».
Attaché au label EICA Records jusqu’à récemment, Lacrema apprend à mixer en autodidacte, sur internet, mais en profite également pour se créer un entourage musical qui le familiarise vite avec le milieu. Après sept ans de musique, c’est depuis seulement deux petites années que Lacrema veut faire les choses plus sérieusement.
Seul producteur genevois à proposer de la synthwave, le DJ nous explique ce qui se cache derrière ce style autant éclectique qu’énigmatique: « c’est un mélange un peu kitsch des années 1980, un peu rock, un peu pop et quand même en proposant des nuances de musique électronique. Ce style me correspond bien parce qu’à la base j’écoute vraiment de tout. C’est surtout Com Truise qui m’a donné envie de faire ce style de musique: il garde le coté kitsch de la pop mais il en fait quelque chose de plus proche de Boards of Canada, un truc plus ambient, abstract hip-hop… »
Faire « kitsch », voilà un terme qui annonce directement la couleur: sous coup de projecteurs et de néons le jeune DJ s’est créé une esthétique lo-fi d’un point de vue visuel, flirtant avec le porno des années 80 et les films un peu clichés allant de The Escape of New York à Terminator. « C’est sûr que j’ai pris ça de la culture de mes parents » nous avoue le jeune DJ. C’est son père qui l’initie à Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger au cinéma, et sa mère qui lui fait découvrir Daft Punk et Michael Jackson. Une texture rétro 80’s qui s’annonce comme la touche personnelle du genevois issu d’une génération qui n’a pas peur du ridicule, assumant son style décalé. « Avant, tout ça ne faisait partie d’aucun effet de mode. Les gens s’en foutaient, ils avaient leur Nikon horrible qui pesait deux tonnes et ils assumaient totalement. Je trouve ça génial ! »
Son deuxième projet sorti en 2017, Glock Tower est une vraie révélation, mais aussi l’affirmation d’une esthétique bien définie: « ce n’est pas à l’époque du film Drive et de la célèbre track Nightcall que j’ai décidé de me lancer dans la synthwave. Mon premier projet était en fait beaucoup plus chill, un peu spatial dans le sens où je cherchais à faire voyager dans un canapé. Le délire de synthwave est venu bien après la mode ». Un album bien ficelé qui a notamment donné l’occasion au musicien de passer sur Couleur 3, une belle reconnaissance pour l’artiste qui nous confie avoir déjà terminé son troisième album. « Ce nouveau projet qui arrivera courant 2018 est un peu dans le même délire que Swordfish de Gaspard Sommer. Ce sera en mode VHS avec une plastique bien léchée au niveau visuel. Ce côté graphique contrastera pour sûr avec mes deux derniers albums, il sera plus à même de briser les codes ».
Lacrema sera présent lors de la soirée Calm Class au Zoo ce dimanche 21 janvier. Lien de l’event ici.
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Une liste de tracks conseillées par Lacrema: