A l’arrière du bar La Plage se niche une salle qui renferme une collection de vinyles qualitative et pointue. C’est l’oeuvre de Julien Marty, membre du groupe genevois The Animen, qui a réalisé son rêve d’ouvrir un petit magasin de disque significatif de son amour pour la musique.
« Il y a 11 ans déjà, j’avais cette idée d’ouvrir un bar, magasin de disques et salle de concert », raconte Julien Marty, l’instigateur de Monokini Records. Conscient de l’investissement et du coût d’un tel projet, le passionné met son idée en stand-by, et partage son temps entre la musique et ses shifts de barman au Bout de la Rue à Plainpalais.
Jusqu’à il y a deux ans, où une opportunité s’offre à lui: Julien peut reprendre le bar de La Plage à Carouge avec deux associé.e.s. Il imagine tout de suite un magasin de disque au fond du bar en adaptant l’espace. Se dresse alors pas moins de mille vinyles oscillant entre neuf et occasion. « J’ai gardé ma collection personnelle à la maison, je propose principalement des rééditions ou des sorties que je déniche chez des nouveaux labels », explique le passionné.
Le magasin lui permet alors de se remettre à l’un des passe-temps qu’il affectionne, le digging. Julien va chercher des disques, soit à l’étranger, soit en ligne avec des labels spécialisés. « Ma dernière claque c’est ce label de l’Ohio, Colemine Records, j’en suis tombé red-dingue ! », ajoute le musicien. Féru de soul, de funk et de blues, le mélomane avoue proposer une sélection qui reflète ce qu’il écoute au quotidien. Le tout étant surtout d’offrir ce qu’on ne pourrait trouver ailleurs. « Au final, c’est ce qui fait la particularité des disquaires: on propose un choix très restreint de disques que l’on connaît bien », poursuit Julien.
Ce rôle de connaisseur, Julien le porte jusqu’à ses clients qui viennent par curiosité, après avoir bu un verre au bar, ou alors parce qu’ils font partie du cercle restreint des amis qui débarquent au magasin. « Depuis que le vinyle est un peu revenu à la mode, les gens s’y remettent », constate le disquaire. Ce dernier en profite alors pour aussi proposer des pépites locales, dans un bac réservé aux groupes suisses et notamment romands.
Cette singularité propre aux vendeurs de vinyles, c’est ce qui fait vibrer le musicien, qui assure que chaque magasin à Genève dispose de sa spécialité. « C’est aussi ça qui nous permet de ne pas nous marcher dessus », affirme Julien. Bongo Joe, Dig It ou Sounds, en somme, les disquaires genevois cohabitent et échangent leur clientèle souvent spécialisée et connaisseuse.
Pour mettre la scène locale en avant et le live à l’honneur, Julien Marty a récemment mis en place des concerts à La Plage. Le premier a eu lieu en novembre passé, en collaboration avec le label Roosevelt Records. « C’est un format à développer, soit en proposant des live soit en mettant en place des sessions enregistrées et filmées à poster sur les réseaux sociaux », explique Julien. Si l’époque Rock This Town semble terminée, elle aurait alors laissé un héritage du live rock sous-jacent !
En attendant le prochain concert à la Plage, Monokini Records dispose d’un stand au Supermercado au Bahama Yellow jusqu’au 9 décembre. Julien y propose des vinyles à la vente et met à disposition une platine d’écoute pour découvrir ses trouvailles !
