UN CONTE CRUEL : PASSION, UNION ET COUPS

Un Conte cruel, c’est une pièce qui dévoile l’envers du décor, la dégringolade de deux êtres épris, la passion dévorante qui tourne mal. C’est une pièce engagée qui montre la violence conjugale, une violence qui éclate à l’abri des regards, là où l’on ne l’attend pas, dans le silence et l’effacement de soi.

Le début, digne du conte Cendrillon, célèbre la rencontre entre la Girafe et Petit brun à l’occasion d’un bal. Si l’idylle s’impose d’emblée, elle laisse pourtant présager une latente cruauté : le cœur de la Girafe saigne. Pour appréhender celui qui coule en-deça de toute métaphore, il faudra attendre que les masques tombent. Et la chute sera lente, insidieuse, terriblement cruelle.

L’AMOUR, ÇA NE S’ENLÈVE PAS COMME ÇA, C’EST DU SOLIDE, DU BIEN PLANTÉ AU FOND. IL FAUDRAIT PEUT-ÊTRE L’ARRACHER ? ARRACHER. DES FOIS QUE ÇA REPOUSSERAIT.

Du courage, il en faut pour dénoncer ce qui touche près d’une femme sur cinq en Suisse. Cette pièce, tout en se confrontant à une problématique sociale encore trop souvent tue, interroge fonctions et limites du genre. Le théâtre doit-il montrer assez sans toutefois tomber dans une forme excessive de réalisme ? Peut-il montrer avec justesse et ainsi s’épargner grotesque et clichés ?
Si l’on peut regretter que la psyché de certains personnages conserve une forme d’opacité, Natacha Ktouchoumov et Mauro Bellucci jouent divinement.

Un conte cruel, un texte de Valérie Poirier et une mise en scène par Martine Paschoud et Philippe Morand, c’est à découvrir jusqu’au 13 mars au théâtre POCHE en partenariat avec la Comédie.

2 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.