Open Spaces

C’est un dialogue entre musique et nature que propose Henry Sims à travers son projet Open Spaces. En mars, alors que le monde s’était arrêté, il a demandé à des musicien·ne·s de jouer en plein air et a immortalisé ces instants suspendus. La dernière vidéo sort aujourd’hui, l’occasion de revenir avec ce sound designer sur sa démarche et ses envies.

C’est en marchant en forêt à la recherche d’ambiances sonores, son enregistreur à la main, qu’Henry Sims a eu l’idée d’Open Spaces : faire jouer des musiciens dans des espaces ouverts et sortir de l’univers sonore aseptisé des studios d’enregistrement. « Je voulais qu’il puisse y avoir des sons de la nature dans l’enregistrement de la musique et que ça ne pose pas de problème, parce qu’à mon avis, ça ne devrait pas en poser » explique-t-il. L’ancien guitariste de Cold Bath et diplômé de la SAE en production est maintenant en Master de sound design à la National Film and Television School de Londres. La musique, son enregistrement et la création d’ambiances sont autant de strates sonores qui s’entremêlent dans Open Spaces.

À cela s’ajoute l’image. Amateur de photographie depuis des années, étudiant en école de cinéma, Henry Sims a eu envie de s’initier à la vidéo et de faire jouer des musicien·ne·s non seulement dehors, mais aussi dans des cadres attrayants : « Depuis que j’habite à Londres, je suis tout le temps surpris quand je reviens à Genève. C’est un tellement bel endroit, avec les montagnes qui entourent le lac… et souvent, on oublie qu’on est entouré d’une région aussi belle. »

En plein confinement, ce projet audiovisuel lui a permis de prendre le temps de développer une esthétique propre. Loin du stress de ses études et des délais, Henry s’est laissé porté par son projet, sans se limiter : « Au début, je pensais me concentrer sur des instruments particuliers et en changer à chaque session. » Au final, ce sont sept vidéos qui ont vu le jour, mettant aussi bien en scène Baptiste Paracchini jouant du hang non loin d’un essaim d’abeilles que Varoujan Cheterian au kalimba ainsi qu’au santour sur un ponton au bord du lac, Alex Merlin ou Ely Swares à la guitare et au chant dans un parc ou au bord du Rhône, sans oublier Karl von Hammerstein improvisant au Château de Penthes.

Le septième et dernier épisode de cette série sort aujourd’hui. « J’ai trouvé deux musiciennes qui jouent du n’goni, un instrument malien. En l’occurence, elles ont ramené les leurs du Burkina Fasso. C’est un de mes instruments préférés ; je suis un grand fan des musiques du Mali, du kora, de ces instruments à cordes qui ont de très belles sonorités. » La vidéo, filmée vers le pont Butin, esquisse un développement plausible d’Open Spaces : plus de collaborations puisque Sophie Schrago est derrière la caméra et Alejandro Liechty au montage.

Alors, en attendant de découvrir la suite, laissez-vous porter par ces sessions musicales loin des open spaces des bureaux citadins et ouvrez grand vos yeux et vos oreilles. Open Spaces est un concentré de beauté musicale et naturelle qui réinvente peut-être la musique live, maintenant que les clubs ont à nouveau fermé…

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