EPIC-Magazine s’est entretenu avec un crew cette fois venu de Lausanne. Active depuis 2015, l’équipe composée de 5 membres, dj’s, mais pas que, arpente la Suisse romande. Elle l’anime à coups d’évènements organisés par ses soins et autres sets électroniques et éclectiques.
Autour d’une table sur la terrasse du Montriond, l’histoire de La Main Mise se recompose par bribes de souvenirs. S’ils sont désormais cinq à faire partie du crew: Yannick, Nico, Ben, Roméo et Antoine, l’équipe a évolué depuis ses débuts en 2015. A ses prémices, les futurs membres de la Main Mise vaquent à leurs occupations musicales respectives. Ainsi, tandis que Bakyr fait partie du collectif Rudel Bums et découvre l’univers de la rave genevoise, Nico et Antoine organisent des soirées un peu ghetto au Spirit Bar.
La première fête a lieu à un moment où l’effervescence du monde de la nuit et son esprit underground sont un peu retombés à Lausanne. Les jeunes natifs de la région souhaitent raviver la flamme: « On était simplement des passionnés de musique qui voulaient organiser des choses différentes, aussi parce que l’on ne trouvait pas forcément notre bonheur dans l’offre qui était proposée », explique Ben. Cette envie de participer à la scène amène alors des petites mains qui se greffent au projet, encore au stade d’embryon. Très vite, l’un s’occupe de la com’, l’autre de l’identité visuelle, ou encore de la scénographie.
La clé pour se lancerC’est le Bourg qui donne une opportunité de taille au collectif pour lancer sa première résidence. Six soirées, soit une par mois pendant six mois, c’est ce qu’offrent les programmateurs aux jeunes dj’s. Très vite, le crew pense à investir dans des projets ambitieux: des guests internationaux sont invités dans les murs lausannois comme Folamour, Harrison BDP ou encore Paula Tape. Au niveau local, aussi, La Main Mise cherche à proposer des artistes talentueux. Pascal Viscardi, Monty ou Mah’Mood viennent investir les platines. Et c’est que les soirées fonctionnent. La notoriété du collectif grandit et fait de lui non seulement l’un des crew, mais aussi l’un des organisateurs de soirées les plus présents de la scène underground lausannoise. « Notre pari est de faire découvrir au public de nouveaux artistes, pas forcément connus mais montants », explique Roméo.
Si le guest reste maître du peak time, les dj’s du collectif s’occupent de chauffer la salle avec le warm up et conclure les festivités lors du closing. Encore une fois, les styles sont très éclectiques à l’image des différents membres: new beats, afro, italo disco ou funk en passant par la house, tout y est dans le panorama de la musique électronique.
Construction d’une reconnaissance
Lorsqu’on interroge les membres de la Main Mise, ceux-ci revendiquent la force de se réunir au sein d’un même collectif. Organisé et sérieux, le crew a eu le privilège de se produire au Montreux Jazz, au Cully Jazz ou même à l’Electron Festival. Attachés à leur ville natale, les dj’s se sont exportés plusieurs fois dans les clubs genevois comme dans la kiss room du Motel Campo, la mythique salle du Zoo ou aux habituels Noctambars de La Gravière. Lorsqu’ils ne sont pas invités à mixer, les membres s’activent dans leur rôle de promoteur: la programmation, le soundsystem, le bar, tout est géré par eux lorsqu’ils se lancent dans un évènement, à l’image de leurs soirées Casino. « C’est comme une entreprise artisanale », lance Roméo.
Face à l’osmose générale de la région qui se dote de toujours plus de collectifs, la Main Mise se dit confiante quant au regain de dynamisme de la scène locale lausannoise. « Il y a un engouement certain envers ce qui se passe actuellement chez nous, avec des événements qui ont toujours plus de portée et plus de public. Les collectifs s’invitent entre eux et cela aide à nous porter vers le haut les uns les autres », explique Ben. Une seule et même scène émergente locale qui s’installe alors à Lausanne, et qui risque de faire du bruit prochainement.
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