La team d’EPIC a décidé de vous offrir un tour d’horizon des histoires personnalisées de ses rédacteur·trice·s. Le principe est simple : chaque semaine, un·e membre abordera sa vision du webmagazine et comment celle-ci a évolué de concert avec la pandémie. Après Jérôme Lichtsteiner la semaine dernière, Emma Thibert, l’une des dernières arrivées à EPIC, se prête à l’exercice.
Pour moi, l’aventure EPIC a commencé avec la découverte de la cartographie. Française expatriée à Genève après une année d’études en Italie, j’avais un peu de mal à suivre lorsque mes nouveaux amis autochtones évoquaient le dernier film qu’ils avaient vu au Grütli ou me parlaient de sortir à la Gravière, sans compter mon trouble lorsqu’ils proposaient des soirées… au Motel. La cartographie d’EPIC m’a sauvée plus d’une fois pour m’y retrouver dans ces lieux mythiques pour tous les jeunes Genevois·e·s mais totalement obscurs pour quelqu’un n’ayant pas grandi dans la cité de Calvin. En plus de faciliter mon intégration, les fiches produites par les rédacteur·trice·s d’EPIC m’ont permis de me rendre compte de la diversité de la vie culturelle et nocturne genevoise, diversité que je ne soupçonnais pas en arrivant en Suisse.
Bref, une fois les codes maîtrisés, la ville et ses hauts lieux culturels mille fois arpentés, je passe enfin de l’autre côté de la frontière et décroche le Graal : un appartement en centre-ville assorti de la possibilité de profiter pleinement des cinémas, théâtres, musées et salles de concerts qui sont légion à Genève. La pandémie en aura malheureusement décidé autrement, je n’aurai même pas eu le temps d’aller fêter mon installation dans l’un des bars de l’EDM que tout aura été fermé. De cette frustration est née mon envie de rejoindre EPIC ; puisque la culture ne voulait pas venir à moi, j’allais aller à la culture. Après plusieurs mails, des Skype chaotiques, des meetings virtuels durant lesquels j’essayais tant bien que mal de repérer qui était qui et, enfin les premières vraies rencontres, je sais que j’ai fait le bon choix.
Après trois mois au magazine, le manque d’évènements culturels se fait déjà ressentir moins violemment grâce à l’équipe d’EPIC. Les recommandations musicales de Meryl combinées aux articles de Belén m’ont permis d’enrichir ma playlist d’artistes locaux talentueux, la prose de Nolan me fait vivre les pièces de théâtre comme si j’y étais, les propositions de sujets de Julie me font découvrir des évènements tous aussi improbables que géniaux ; les podcasts créés par Sarah et Alice accompagnent mes trajets ; les visuels et vidéos mis au point par Jérôme et Juliette me poussent à m’intéresser à une forme d’art que je connaissais peu, tandis que les explications et la patience de Clément me donnent les clés pour mieux comprendre les enjeux du monde culturel et associatif genevois. Et à tout cela se sont ajoutées les rencontres faites au gré des articles, des personnes passionnées et investies, qui, au lieu de se résigner ont profité de la pandémie pour développer de nouveaux projets et réinventer la culture en déployant des trésors d’inventivité. De quoi être plein d’espoir pour l’après Covid.
Rejoindre EPIC a donc réellement comblé la sensation de vide culturel que la situation actuelle avait déclenché chez moi, m’incitant à m’investir dans le magazine afin de pouvoir éventuellement provoquer la même chose chez d’autres.
Et pour tous les expatrié·e·s, ne vous inquiétez pas trop, même si les nombreuses abréviations genevoises telles que l’EDM, La Pointe et autres peuvent paraître obscures au premier abord, on finit par s’en sortir (et maintenant vous connaissez l’astuce : la cartographie).